Le golf et les golfeurs du futur

Jouer au golf

QUEL AVENIR POUR LE GOLF ET LES GOLFEURS À 2030 ?

L’ADGF (Association des Directeurs de Golf de France)  qui compte toujours plus de golfs adhérents est, depuis le départ de Denis Fabre (ex-Directeur du Golf de Saint-Cloud*****) présidé par Jean-Franck Burou, Directeur Général du Golf de La Boulie*****.

Il dresse les contours d’un avenir différent pour tout un chacun dans sa pratique du golf face aux enjeux climatiques qui n’échappent pas aux méthodes de traitements de nos parcours de golf.

A lire absolument pour préparer votre swing à une transition.

Quel bilan et quelles perspectives pour le golf faites-vous en 2022 ? 

Le monde change, c‘est un fait et l’actualité du moment nous Ie rappelle au inlassablement au quotidien.

Nous allons devoir modifier notre façon de vivre, de consommer, de circuler et de jouer, en fonction de contraintes inexorables, qu’elles soient économiques, juridiques ou environnementales.

Si nous n’avions pas prévu les événements dramatiques du moment et toutes les répercussions économiques qui perturbent notre quotidien, il devient urgent de prendre en compte les changements qui seront de plus en plus importants au niveau de l’environnement et des conséquences sur la gestion de nos clubs, et plus précisément de nos parcours de golf.

La dimension environnementale est au centre des préoccupations : transformation , transition écologique et biodiversité font désormais partie, ou sont en passe de l‘être, des engagements de nos golfs. Des changements sont a prévoir dés Ie 1er juillet 2022, car l’arrêté relatif aux lieux collectifs et ouverts au public élargit l’interdiction des produits phytosanitaires de synthèse aux terrains de sport sauf, en ce qui concerne notre sport, les départs, les greens, les fairways des parcours et les practices de golf pour lesquels I’échéance est repoussée au 1er janvier 2025.

Nous ne pourrons donc plus effectuer de traitement dans les rough à compter du mois prochain (NDLR:  juillet 2022).

Ces directives auront des impacts sur l’entretien des parcours, peut-être également sur Ie jeu, et tout l’enjeu consistera a concilier les exigences sportives avec les contraintes environnementales et économiques.

Suite au dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), les conclusions des chercheurs sont sans appel : d’ici a 2030, on prévoit 1,5 degré de réchauffement de la température moyenne, et I’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes avec notamment de plus en plus de pics de chaleur et des canicules.

Et la gestion de l’eau dans tout cela ?

L’eau va devenir une denrée rare, nous allons devoir diminuer son utilisation et par la-même changer nos habitudes et modifier notre façon de travailler.

Les ressources en eau sont de plus en plus menacées et certains clubs de golf ont déjà fait Ie choix de ne plus arroser les fairways, ce qui se traduit forcément par des surfaces de jeu sèches et jaunes à une certaine période de l’année.

Devra t-on jouer différemment sur certaines aires de jeu sur le parcours de golf ?

C’est fort probable, et cela n‘aItèrera en aucun cas Ie jeu, si ce n’est qu’il faudra s’adapter et modifier notre façon de jouer. Au-delà de la diminution de l‘utilisation des ressources en eau, I’échéance de 2025 sera primordiale pour les golfs puisqu’eIIe marquera l’arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse.

Cela impliquera de nouvelles pratiques en terme d’entretien, mais aussi des décisions importantes que les gestionnaires devront prendre quant à la conservation ou non du tissu végétal de leur parcours.

La réalisation d‘une inversion ou conversion de flore, et la mise en place de graminées nécessitant moins d’eau et adaptées a la fois au site et a la région, seront les enjeux des golfs â moyen terme. Des opérations mécaniques plus fréquentes associées à un contrôle des matières organiques, une fertilisation raisonnée et une gestion précise de I‘irrigation pourront être Ie meilleur rempart pour prévenir les maladies pour lesquelles les traitements conventionnels sont habituellement effectués, et si des solutions alternatives biologiques continuent de se développer, il s’avère que leur efficacité reste encore très variable.

II nous faudra nous adapter à ne plus privilégier l‘aspect esthétique dés I’instant que les critères de jouabilité seront respectés.

Aujourd‘hui, les joueurs se focalisent surtout sur la qualité des greens et leur « rapidité », or les critères d’appréciation compatibles avec la gestion environnementale sont pour les greens la fermeté, Ie contrôle de la ligne de putt et Ie maintien d’une vitesse de roulement homogène.

Les joueurs devront donc s‘adapter à divers changements en matière de jeu ; I’exigence d’une surface façon « championnat » avec des préparations surdimensionnées ne devra être qu’exceptionnelle et exécutée à une période de I‘année des plus favorable.

Le golf est un des rares sport dont l‘interaction avec I’environnement est forte.

L’harmonie avec la nature fait partie de la tradition du jeu, 50% des zones hors-jeu recèlent des milieux naturels et nous bénéficions en France d’une grande diversité en la matière.

Cette biodiversité est un patrimoine naturel à préserver au sein de nos golfs, un patrimoine qu’iI convient de valoriser et de protéger.

Le golf de demain sera-I-il écologique ?

Sans nul doute, si nous prenons conscience des dynamiques écologiques et des pratiques plus respectueuses de notre environnement. Bon golf â tous !

Par Jean-Franck Burou, Président de l’ADGF et Directeur Général du RCF LA Boulie*****. Article repris avec la complicité du magazine Practice PGA et sa rubrique la Tribune de l’ADGF