Olivier Léglise – Mes 7 clés pour bien débuter !

Le rôle du coach !

« Un chemin long, difficile, semé d’embûches afin qu’au final, le joueur n’ait pas grand-chose à penser… Que jouer son coup, pour gagner ! »
Olivier Léglise, né le 3 novembre 1957 à Biarritz.
Fort ou faible ? »
La compétition révèle le caractère !

« Le plaisir, ce moteur essentiel… « 

« En termes de notoriété, d’argent, le classement a tellement de répercussions sur sa vie que le joueur a souvent tendance à perdre la notion de plaisir dans son sport. En compétition, il finit davantage par être guidé par l’enjeu que par le jeu et cela pervertit tout ! Je souhaite au contraire que l’on continue à s’amuser sur un parcours car on n’est jamais aussi bon que lorsqu’on joue libéré. Attention, cela ne veut pas dire faire n’importe quoi, sans application, ni concentration… ce n’est pas du golf loisir ! Mais le lâcher-prise permet de s’engager totalement dans ses coups alors que trop d’enjeux posent des contraintes… Pour moi, la puissance du plaisir et d’un discours positif n’a pas d’égal ! »

Palmarès en tant que joueur :
A joué sur le circuit français et européen entre 1979 et 1990.
Vainqueur de 6 tournois professionnels dont 3 Open.
Entraîneur pour le compte de la Fédération française de golf (coach notamment de Grégory Bourdy, Benjamin Hébert, Edouard Espana et Ugo Coussaud).
Palmarès en tant qu’entraîneur :
28 victoires sur les circuits pros Hommes et Femmes.
Depuis bientôt 30 ans, Olivier Léglise accueille et conseille les joueurs professionnels dans son golf d’Arcangues. Grégory Bourdy et Benjamin Hébert décryptent la méthode de leur entraîneur.

Il en a vu passer des joueurs professionnels. Hommes, femmes, cadors du circuit, jeunes en devenir. Il les a accueilli au fond de son golf du pays basque, dans un centre de petit jeu qu’il a créé pour eux. Il les a suivi sur les plus grands tournois tout autour de la planète.

Avec un mot-clé : la passion. Celui qui le connaît le mieux, c’est Grégory Bourdy, qu’il entraîne depuis 20 ans : « J’aime la passion qu’il a pour le jeu, pour l’enseignement, confirme le joueur bordelais. Il est toujours à l’écoute. Il est toujours en train d’essayer d’apprendre à droite à gauche. »
« Il est à l’écoute des joueurs et de leurs sensations, c’est ce qui définit un grand entraîneur, précise Benjamin Hébert. Il y a beaucoup de méthodes en golf. Lui il est très terre à terre, il essaie de ne pas en mettre trop, d’être le plus juste possible. »
Récemment, et après 5 ans de collaboration, Benjamin Hébert a justement choisi de tester une nouvelle méthode. Grégory Bourdy continue avec son coach de toujours. Il croise de temps en temps Ugo Coussaud et Teremoana Beaucousin, les deux autres joueurs entraînés actuellement par Olivier Léglise.

 
Dans le cadre de sa mission fédérale, Olivier Léglise accompagne non seulement des joueurs de haut niveau, mais aussi les meilleurs amateurs français, qu’il accueille chez lui, au golf d’Arcangues. Nous avons suivi la visite du jeune Pierre Pineau.

« J’ai été professeur de golf à Arcangues, au Pays Basque, pendant une quinzaine d’années avant d’y entraîner, maintenant, des joueurs professionnels, dont Grégory Bourdy, Benjamin Hébert, Edouard España ou Ugo Coussaud. Au fil des années, j’ai décidé d’y créer un véritable espace pour les pros et les meilleurs amateurs français : un centre d’entraînement spécialisé dans le petit jeu, afin d’y préparer les joueurs dans des conditions optimales.


Dernièrement, c’est Pierre Pineau, 4e amateur français de 18 ans, qui m’a rendu visite avec son entraîneur Mathieu Santerre, responsable des Boys à la Fédération Française de Golf.

Tous deux souhaitaient entendre un autre discours, celui d’un coach expérimenté et rôdé au circuit européen.

Dans quelques années, Pierre rejoindra probablement l’élite du golf français professionnel. Mais avant d’y parvenir, Pierre voulait aussi approfondir sa vision de la relation entraîneur-entraîné. J’ai essayé de lui donner mes clés pour réussir une collaboration durable avec son entraîneur. Il a aussi pu échanger avec Benjamin Hébert, qui s’entraînait au putting* à quelques mètres. J’espère que ce type d’échanges avec de jeunes amateurs pourra se renouveler afin que ces derniers préparent encore mieux leur future carrière sur les circuits professionnels.

En fin d’année 2017, Pierre Pineau a terminé 2e au Junior Orange Bowl, un tournoi en Floride de référence mondiale. »

MES « 5 CLÉS » POUR BIEN DÉBUTER UNE COLLABORATION

 
Olivier Léglise, entraîneur national de golf, a confié à Votre Coach by Groupe BPCE les cinq clés qui, pour lui, sont incontournables pour bien démarrer une collaboration avec un joueur : confiance, objectifs, organisation, communication et persévérance.

1- Installer une relation de confiance réciproque

Bien sûr, lorsqu’un joueur se rapproche d’un entraîneur, cela témoigne d’une confiance en ses compétences. Seulement la réciproque n’est pas aussi naturelle et, le travail s’annonçant exigeant, notamment sur le plan mental, le coach doit tout de suite s’assurer de la motivation de son athlète, de sa fiabilité dans la durée…

En clair, qu’il y ait une volonté commune d’aller ensemble !

Une fois cette « confiance réciproque » établie, il est alors essentiel, pour le coach, de l’entretenir au quotidien en témoignant d’une grande écoute, d’une solide attention, afin que son joueur se sente compris.

Mon plan de travail, par exemple, doit être du sur-mesure pour chaque joueur (adapté à son niveau du joueur, à sa personnalité, à son humeur).

La confiance, elle est partout… et  pas forcément consciente.

2- Fixer des objectifs clairs

C’est une étape fondamentale, car elle permet d’entrer dans le vif du sujet et d’enclencher un réel plan de travail avec un fil conducteur… en clair, du sens !

Ces objectifs de résultats concernent davantage le joueur que l’entraîneur, mais ce dernier doit veiller à ce qu’ils ne soient pas trop modestes –il faut de l’ambition quand on est compétiteur-, qu’ils ne soient pas trop éloignés dans le temps, non plus…

Moi, je fixe plutôt des objectifs à court terme, palpables, mesurables, afin de mettre le joueur dans la réussite et j’ajoute très progressivement les difficultés pour augmenter son capital « compétences ».

N’oublions pas qu’au dernier jour du tournoi, quand il faut jouer pour la victoire –on ne pense qu’à cela !-, le joueur est seul. Sa confiance en lui sera donc décisive.

3- Créer une organisation efficace

Pour un joueur, le « cadre » est très important et il doit s’y sentir bien. Mon cadre s’articule autour de trois grands sujets : la compréhension technique du golf qui est un sport mécanique complexe, la structuration des entrainements pour savoir où nous allons et enfin la préparation à la compétition.

En période de tournoi comme d’entraînement, plusieurs intervenants (ostéopathe, préparateur mental, préparateur physique…) sont amenés à graviter autour du joueur. Si lui et moi devons donc soigneusement les choisir, il est absolument nécessaire ensuite de fixer avec eux une structure de travail claire, précise.

L’entraîneur se mue alors en chef d’orchestre en veillant à ce que chacun soit à sa place…et reste à sa place !

Dès qu’un intervenant s’écarte de son champ d’action, sort du cadre, il fragilise l’ensemble et, in fine, la réussite du joueur ! Quand ils sont avec mon athlète, tous doivent donc m’informer en temps réel de leur travail, de leurs difficultés, des progrès qu’ils constatent aussi…

Les nouveaux moyens de communication sont une aide formidable à ce niveau !

4- Chasser les non-dits

Au fil des années, j’ai pu mesurer combien il était essentiel de se dire clairement les choses pour avancer. Seul avec mon athlète lors d’échanges plus ou moins informels, comme lors des réunions que j’organise une à deux fois par an avec tous les intervenants.

Qu’il y ait dans une collaboration des moments difficiles, d’échec même, c’est normal, voire nécessaire… à condition de savoir briser les non-dits, de ne pas garder les incompréhensions, les frustrations pour soi.

L’entraîneur ne doit pas hésiter à avouer qu’il s’est trompé par exemple, l’athlète doit sentir suffisamment de bienveillance à son égard pour exposer d’éventuels problèmes privés, une pause dans la collaboration peut même être décidée…

Toujours crever les abcès ; sinon, on ne peut plus avancer !

5- Persévérer dans le travail

Une carrière de golf peut s’étendre sur vingt ans, ce n’est pas rien ; or j’ai rarement vu des génies du golf s’exprimer aussi longtemps sans que leur don ne soit accompagné d’un énorme travail et d’une forte persévérance. Je crois d’ailleurs beaucoup plus à cette dernière notion qu’au talent pur.

Vraiment, le talent qui m’intéresse, et le plus beau, c’est d’ « avoir envie » car il est intimement lié à la motivation… c’est là, qu’on va pouvoir construire avec un joueur « moteur », capable de désapprendre un coup et de bosser des semaines et des semaines pour le réapprendre jusqu’à se le réapproprier.

L’exemple de Miguel Jimenez est révélateur : sans « talents particuliers » mais à force de travail et de volonté, il est devenu un des meilleurs joueurs européens de son époque !

Si l’athlète accepte la contrainte, c’est parce que celle-ci est moindre que sa motivation de réussir. Vraiment, voilà une clé fondamentale, celle aussi sur laquelle le coach a le moins d’influence …