L’histoire d’amour entre ce fils de jardinier et la petite balle blanche nait pourtant par hasard. Fan de cricket dans sa jeunesse, il ne découvre qu’après son quarante-neuvième printemps la passion de sa vie. Chrétien très pratiquant, c’est grâce à son pasteur et ami, Frank Wheeler, que Sam Ryder tient pour la première fois un club dans ses mains. Homme à la santé défaillante, c’est suite à un énième mauvais tour de celle-ci que Frank lui suggère de venir prendre l’air sur un parcours. Les étendues vertes dix-huit fois percées ont dès lors raison de son temps libre. Quand nous autres mordus perdons boites de balles sur boites de balles avant de toucher notre premier green en régulation, lui n’a besoin que d’un an pour obtenir un handicap à un chiffre. Coaché par le pro John Hill, il s’entraine six jours par semaine, le septième étant réservé au Seigneur. Il peut donc très rapidement briguer une place de membre au sein du très fermé Verulam Golf Club de St Albans, dans la banlieue de Londres. Il y restera plus de vingt ans, pendant lesquels il sera administrateur, vice-Président et occasionnellement capitaine.
En 1922 était disputé un match entre les meilleurs amateurs de Grande-Bretagne et ceux des États-Unis, la Walker Cup. Alors, au bar du Verulam GC de St-Albans, au nord de Londres, Mr. Samuel Ryder rentrant de leçon avec son cher professeur Abe Mitchell lui dit :« Ce type, Walker, on le connaît pour rien d’autre ? Alors j’ai envie de faire pareil avec les professionnels.Mitchell fit la moue. Les pros émergeaient à peine de leur ghetto d’employés. Samuel Ryder, qui avait fait fortune en vendant des graines par correspondance, insista :Ça m’aiderait à faire connaître mon affaire outre-Atlantique. L’Amérique, le Nouveau Monde, l’Eldorado.J’imagine ça », continua-t-il en crayonnant sur la nappe du club-house la forme d’un trophée, surmontée de la silhouette d’un golfeur où Abe Mitchell, son pro, reconnut son propre swing. Samuel Ryder était très malin en marketing.Du coup, Abe Mitchell convainquit ses collègues américains, qui devaient disputer l’Open britannique, d’arriver plus tôt et de tester ce match entre les Modernes et les Anciens.Ce fut fait en 1926 à Wentworth. Les Britanniques infligèrent une défaite cuisante aux Américains : 13 à 1. La coupe de Monsieur Ryder était née, mais elle ne fut pas officialisée pour deux raisons. D’abord, le trophée en or, 14-carats de chez Mappy & Webb à Londres, n’était pas encore prêt. Ensuite, des membres de l’équipe américaine n’étaient que résidents là-bas, pas citoyens.Le captaine US, Walter Hagen, fantasque, coloré, pilier du 19e trou, était vexé, mais l’affaire était bonne.Les joueurs s’étaient follement amusés. C’est alors que fut formé le concept définitif de cette extraordinaire épreuve. On se rencontrerait désormais tous les deux ans, une fois chez l’un, une fois chez l’autre.L’été suivant (1927), l’équipe britannique s’embarqua à bord de l’Aquitania. Six jours plus tard, le paquebot accostait dans le Massachusetts.Les frais avaient été assumés par une souscription des lecteurs du magazine Golf Illustrated. Cette fois, les Américains assommèrent les autres. La souscription cessa. D’orgueils blessés en revanches aigries, la Ryder Cup se couvrit de sa seule ombre, un relent nationaliste, inconnu du reste de la vie golfique.
SAUVÉE DEUX FOIS
La Ryder Cup n’a jamais changé de concept mais souvent de format : nombre de matches, de points, de joueurs, etc. D’où la prudence à observer quand on répertorie les records.
La première formule avec des foursomes et des simples, chaque match disputé sur 36 trous, dura pendant trente-quatre ans.
Puis on réduisit à 18 trous (1961), on introduisit les 4-balles et la durée de trois jours (1963), jusqu’à la formule actuelle, immuable depuis plus de vingt ans : 4 foursomes et 4 quatre-balles alternatifs les deux premiers jours, 12 simples le troisième jour. 28 points sont donc en jeu. La première équipe atteignant les 14,5 (car pas de play-off, on partage à 14-14) a gagné. En cas d’égalité, qui s’est produit à deux reprises (1969 et 1989), le tenant du titre conserve le trophée. Les quatre premières éditions furent partagées entre les états-Unis et la Grande-Bretagne (Angleterre, écosse et pays de Galles seulement, l’Irlande viendra plus tard, en 1973). Puis, comme toujours, la suprématie américaine balaya tout. Qu’on réalise bien : de 1935 à 1985, soit pendant un demi-siècle, les états-Unis remportèrent tous les matches, à une exception qui confirme la règle (1957). Souvent, avant les simples, les Britanniques avaient déjà arithmétiquement perdu. En somme, la Ryder Cup n’existait plus.Elle faillit d’ailleurs mourir deux fois. Après-guerre, sa reprise était prévue en 1947. Mais la Grande-Bretagne était exsangue. Le moindre frais de déplacement de son équipe fut refusé. Ce fut encore un marchand de graines, comme le fondateur Samuel Ryder, mais Américain cette fois, Robert Hudson, qui finança la venue de la formation britannique. Les joueurs débarquèrent à New York du Queen Mary. Un train spécial les attendait, pour les conduire en trois jours et demi jusqu’à Portland, dans l’Oregon. Ils perdirent comme toujours (11 à 1, houlà…) mais l’épreuve était sauve.Une seconde fois, à la fin des années soixante-dix, elle allait périr. L’authentique raclée que subissaient à chaque fois les Britanniques lui ôtait tout intérêt. Alors Jack Nicklaus, le capitaine américain, génie en tous domaines, prit à part dans un salon de Blackpool le patron de la PGA britannique, John Jacobs, esprit éclairé :
« John, tu ouvres ton équipe aux joueurs du continent, sinon c’est mort.
– Mais Jack, ça fait dix ans que je me bats pour ça !
– Dis que je suis d’accord. Tu verras. » On vit. En 1979, ravalant leur morgue, abandonnant l’ultime empire qui leur restait, les Britanniques intégrèrent les Continentaux dans l’équipe, qui devint enfin européenne. Les « métèques » admis avaient pour noms Ballesteros, Langer, puis Olazabal… Excusez du peu. Il fallut deux ou trois éditions pour que l’amalgame fonctionne, mais en 1985 l’Europe s’imposait à nouveau. Depuis lors, elle a gagné deux fois plus souvent que les états-Unis. Naguère, la Ryder Cup opposait le Nouveau Monde, les États-Unis, au Vieux Monde du golf, la Grande-Bretagne. En somme, l’univers connu. Or, elle n’intéressait personne. Depuis les années quatre-vingt, alors que la planète verte émerge avec tout l’hémisphère sud et toute la masse asiatique, la Ryder Cup n’oppose plus que la moitié de cet univers. C’est depuis lors qu’elle passionne la terre entière. Mais il est fantaisiste d’en faire une « coupe du monde du golf » puisque des millions de pratiquants en sont exclus.L’enthousiasme qu’elle déclenche provient d’une autre mécanique, celle de la rareté et de l’originalité, plaisir animal d’enfants retrouvés. En effet, pendant cent trois semaines, les grands pros jouent en individuel, en medal play, pour des prix colossaux, sacs et habits constellés de logos de leurs sponsors personnels. Puis pendant trois jours, ils font exactement le contraire. Les voilà en équipe, disputant du match-play, pour une prime-pourboire, tous en uniforme et sans aucun sponsor individuel. C’est la Ryder Cup, la grande récréation.
Depuis l’ouverture aux continentaux : 7 victoires américaines et 8 victoires européennes
La Ryder Cup est un trophée de golf créé en 1927, légué par Samuel Ryder, qui récompense tous les deux ans le vainqueur du tournoi qui oppose par équipe depuis 1979 l’Europe et les États-Unis.
Un autre match non officiel s’est produit lors de la R & A décrété tours de qualification régionaux avant le championnat 1926 Open de golf, ce qui oblige les concurrents à l’étranger pour faire leur trek transatlantique plus tôt. . Avec le temps supplémentaire sur leurs mains, le contingent américain a décidé de former une équipe pour un match de non-officielle contre les professionnels britanniques à Wentworth Club de Cette fois, la défaite des Américains était pire – un 13 1/2-1 1/2 déroute.Les États-Unis l’équipe a battu leurs homologues de Grande-Bretagne dans ce premier match historique, 9 1/2 -2 1/2.La première équipe de la Coupe des États-Unis Ryder a été commandé par le capitaine Hagen, une charte membres de la PGA of America. Seuls les joueurs nés en Amérique ont été autorisés à se joindre à l’équipe, selon une décision Comité de sélection, le 5 Avril 1927, à Chicago.Rejoindre Hagen de l’équipe étaient Leo Diegel, Johnny Farrell, Johnny Or, le projet de loi Mehlhorn, Gene Sarazen, Joe Turnesa et Al Watrous. Mike Brady et Al Espinosa ont été nommés suppléants.L’équipe britannique a été initialement créé avec Mitchell en tant que capitaine, mais il est resté à la maison en raison de sa maladie. Ted Ray a repris les fonctions, et a été rejoint dans l’équipe par Aubrey Boomer, Archie Compston, George Duncan, George Gadd, Arthur Havers, Herbert Jolly, Fred Robson et CA (Charles) Whitcombe.La compétition est conjointement administrée par la PGA of America et la PGA European Tour et est disputée alternativement sur des parcours européen et américain.Cette compétition trouve son origine dans un match d’exhibition qui eut lieu en 1926 entre deux équipes professionnelles, une américaine et une britannique, sur le parcours du Wenworth Club au Royaume-Uni.La première véritable Ryder Cup se disputa en 1927 aux États-Unis.Les premières rencontres entre les deux équipes furent très serrées.Après la Seconde Guerre mondiale, l’équipe américaine dominait continuellement l’équipe britannique, il fut alors décidé d’intégrer à la Grande-Bretagne des joueurs irlandais (1973), puis des golfeurs de tout le continent européen (1979).Ce changement a été rendu possible par l’émergence d’une nouvelle génération de golfeurs espagnols, tels que Severiano Ballesteros. Depuis lors, des joueurs danois, français, allemands, italiens, suédois et belges sont venus défendre les couleurs de l’équipe européenne.Ces différentes améliorations ont réussi à rendre cette épreuve très équilibrée.Ainsi depuis 1979, les Européens ont remporté 10 fois le trophée (et l’ont conservé une fois) et les Américains l’ont remporté 7 fois.
La Ryder côté chiffres
Palmarès depuis 2008 avec liens vers les résultats et les vainqueurs
2014 | 1. Europe Continentale | 2. Etats Unis | ||
2012 | 1. Europe Continentale | 2. Etats Unis | ||
2010 | 1. Europe Continentale | 2. Etats Unis | ||
2008 | 1. Etats Unis | 2. Europe Continentale | ||
Liens concernant cette épreuve
En 2014 c’est la 8e victoire de l’Europe sur les dix dernières éditions.Mais les Etats-Unis mènent encore très largement depuis la création de l’épreuve en 1927, avec 25 succès contre 13 aux Européens et deux matches nuls.
Team USA mène la série de tous les temps 25-12-2
ANNÉE | SITE | USA | EUR / GB / GBI | W |
---|---|---|---|---|
2012 | Medinah Country Club de Medinah, IL |
13 ½ | 14 ½ | |
2010 | Celtic Manor Resort de la ville de Newport, au Pays de Galles |
13 ½ | 14 ½ | |
2008 | Valhalla Golf Club de Louisville, Kentucky |
16 ½ | 11 ½ | |
2006 | Le K Club, Straffan Co. Kildare, en Irlande |
9 ½ | 18 ½ | |
2004 | Oakland Hills CC Bloomfield Township, MI |
9 ½ | 18 ½ | |
2002 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre |
12 ½ | 15 ½ | |
1999 | Le Country Club de Brookline, MA |
14 ½ | 13 ½ | |
1997 | Valderrama GC Sotogrande en Espagne |
13 ½ | 14 ½ | |
1995 | Oak Hill CC Rochester, NY |
13 ½ | 14 ½ | |
1993 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre |
15 | 13 | |
1991 | L’Ocean Course de Kiawah Island, Caroline du Sud |
14 ½ | 13 ½ | |
1989 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre |
14 | 14 | |
1987 | Muirfield Village GC Dublin, Ohio |
13 | 15 | |
1985 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre |
11 ½ | 16 ½ | |
1983 | PGA National GC Palm Beach Gardens, en Floride. |
14 ½ | 13 ½ | |
1981 | Walton Santé GC Surrey, Angleterre |
18 ½ | 9 ½ | |
1979 | Les Greenbrier Blanc Sulfer ressorts, W. Va. |
17 | 11 | |
1977 | Royal Lytham & St. Annes Saint- Annes, Angleterre |
12 ½ | 7 ½ | |
1975 | Laurel Valley GC Ligonier, Pa. |
21 | 11 | |
1973 | Muirfield Édimbourg, en Écosse |
19 | 13 | |
1971 | Old Warson CC Saint- Louis, dans le Missouri |
18 ½ | 13 ½ | |
1969 | Royal Birkdale GC Southport, Angleterre |
16 | 16 | |
1967 | Champions GC Houston, Texas |
23 ½ | 8 ½ | |
1965 | Royal Birkdale GC Southport, Angleterre |
19 ½ | 12 ½ | |
1963 | East Lake CC Atlanta, en Géorgie. |
23 | 9 | |
1961 | Royal Lytham & St. Annes St, Annes, Angleterre |
14 ½ | 9 ½ | |
1959 | Eldorado CC Palm Desert, en Californie. |
8 ½ | 3 ½ | |
1957 | Lindrick GC Yorkshire, Angleterre |
4 ½ | 7 ½ | |
1955 | Thunderbird CC Palm Springs, en Californie. |
8 | 4 | |
1953 | Wentworth GC Wentworth, en Angleterre |
6 ½ | 5 ½ | |
1951 | Pinehurst CC Pinehurst, Caroline du Nord |
9 ½ | 2 ½ | |
1949 | Ganton GC Scarborough, Angleterre |
7 | 5 | |
1947 | Portland Golf Club Portland, Ore. |
11 | 1 | |
Aucun Matches joués en raison de la Seconde Guerre mondiale |
||||
1937 | Southport & Ainsdale GC Southport, Angleterre |
8 | 4 | |
1935 | Ridgewood CC Ridgewood, NJ |
9 | 3 | |
1933 | Southport & Ainsdale GC Southport, Angleterre |
5 ½ | 6 ½ | |
1931 | Scioto CC Columbus, Ohio |
9 | 3 | |
1929 | Moortown GC Leeds, Angleterre |
5 | 7 | |
1927 | Worcester CC Worcester, Mass. |
9 ½ | 2 ½ |
CAPITAINE | Année (s) | WON | LOST | LIEE |
---|---|---|---|---|
Seve Ballesteros | 1997 | 1 | 0 | 0 |
Eric Brown | 1969-1971 | 0 | 1 | 1 |
Sir Henry Cotton | 1947, 53 | 0 | 2 | 0 |
George Duncan | 1929 | 1 | 0 | 0 |
John Fallon | 1963 | 0 | 1 | 0 |
Sir Nick Faldo | 2008 | 0 | 1 | 0 |
Bernard Gallacher | 1991-93-95 | 1 | 2 | 0 |
Brian Huggett | 1977 | 0 | 1 | 0 |
Bernard Hunt | 1973-1975 | 0 | 2 | 0 |
Tony Jacklin | 1983-85-87-89 | 2 | 1 | 1 |
John Jacobs | 1979-1981 | 0 | 2 | 0 |
Mark James | 1999 | 0 | 1 | 0 |
Arthur Lacey | 1951 | 0 | 1 | 0 |
Bernhard Langer | 2004 | 1 | 0 | 0 |
Colin Montgomerie | 2010 | 1 | 0 | 0 |
Jose Maria Olazabal | 2012 | 1 | 0 | 0 |
Ted Ray | 1927 | 0 | 1 | 0 |
Dai Rees | 1955-57-59-61, 67 | 1 | 4 | 0 |
JH Taylor | 1933 | 1 | 0 | 0 |
Sam Torrance | 2002 | 1 | 0 | 0 |
Harry Weetman | 1965 | 0 | 1 | 0 |
Charles Whitcombe | 1931, 35-37, 49 | 0 | 4 | 0 |
Ian Woosnam | 2006 | 1 | 0 | 0 |