Poussé dès son plus jeune âge par son père qui était professeur de golf, Jean Garaïalde a débuté le golf à 8 ans et dès l’âge de 15 ans il arrêta ses études secondaires pour devenir professionnel … directement!
Jean Garaïalde se plonge dans ses souvenirs. Ceux du 17 juillet 1969, date à laquelle il s’est imposé à l’Open France. Il nous raconte ce jour où il était un basque bondissant
Le champion Jean Garaïalde a un palmarès exceptionnel qui fait dire de lui qu’il est, avec Arnaud Massy, le plus grand champion de l’histoire du golf français. Il est en tout cas le plus titré avec 41 titres nationaux (dont 12 fois le titre de champion de France professionnel), ses 25 participations à la coupe du monde en double (un record), sa victoire à l’Open de France en 1969 et son extraordinaire victoire à l’Open de Scandinavie devant Jack Nicklaus en 1970.
Jean Garaïalde remporte l’Omnium de Saint-Jean-de-Luz sa première compétition en 1951, il a à peine 17 ans, et débute ainsi une très longue carrière professionnelle de plus de 40 ans.
En 1969 et 1970 sa carrière professionnelle est à son apogée. Il remporte ces années là pas moins de 7 Opens internationnaux : l’Open de France, l’Open d’Espagne, l’Open d’Allemagne (deux fois), l’Open de Suède (2 fois) et l’Open du Maroc.
Sa dernière grande victoire internationale, il la réalise à l’âge de 40 ans lorsqu’il remporte en 1975 associé à Bernard Pascassio la « Marlboro Nations Cup« .
Jean Garaïalde né à Ciboure (Pays Basque) en 1934 est toujours l’une des figures marquantes du golf français.
Jean Garaïalde, né le à Ciboure, est un champion de golf français et aujourd’hui encore, l’une des figures marquantes de ce sport. Il a commencé le golf en portant le sac, et notamment pour son père, Raymond, enseignant. À l’époque, le fait de porter le sac était le meilleur moyen pour apprendre le métier, et se faire une place dans le monde professionnel.
Il devient le français le plus titré sur le circuit européen, notamment en remportant plusieurs grandes victoires entre 1969 et 1970, sa période faste. Au cours de ce passage, il bat notamment Jack Nicklaus sur le dernier trou de l’Open de Suède.
Il était temps ! Cela faisait 20 ans que Jean Garaïalde en rêvait.
« Quand je me suis lancé, encouragé par mon père et par René Lacoste, je m’étais fixé deux objectifs : être champion de France et gagner l’Open de France. Je n’avais que 15 ans mais je me disais que ce serait magnifique si je réussissais cela. »
Le palier champion de France a été vite réglé !
Dès 1957, à 22 ans, il remportait le premier de ses 17 Omnium de France qui tenait alors lieu de championnat national. L’étape suivante a donc été plus longue à prendre forme, le rêve a eu le temps de mûrir. Voici comment, à 80 ans, il raconte cet exploit autour d’un verre dans le club-house de Chantaco.
« Le miracle s’est produit à Saint-Nom-la-Bretèche. Il y avait les Anglais, bien sûr, mais aussi Roberto de Vicenzo, qui était une star mondiale et un Monsieur. Je me suis accroché, comme toujours, et j’ai fait birdie [entendre « bèrrrdé »] au 17 et birdie au 18 [entendre toujours « bèrrrdé »], le dernier tour. Roberto était dans la dernière partie et quand il a fini son parcours, nous étions à égalité.
« Nous sommes repartis en play off. Sur le premier trou, je me suis mis plus près que lui du trou mais je n’ai pas rentré et on a partagé dans le par. Au 2, c’est lui qui était plus près mais il n’a pas rentré non plus. Puis nous avons joué le 3. Le 3, à Saint-Nom-la-Bretèche, est un par 3 avec de l’eau devant. Il y avait un vent assez fort de droite à gauche. J’ai joué, une balle bien tapée mais le vent l’a prise un peu et je me suis retrouvé à hauteur du drapeau mais entre le bunker et le green. Roberto s’est mis plus à gauche que moi, tout près d’un petit sapin qui avait été récemment planté.
« Quand on est arrivé près du green, j’ai vu qu’il avait une approche difficile. Il a assez bien joué, il s’est mis à peu près à 2 mètres ou 2,50 mètres du trou, trop fort. Moi j’étais à 8 mètres du trou, un peu en descente. J’ai fait une approche pas exceptionnelle mais pas mal, je me suis mis à 1 mètre du trou. C’était à lui de jouer et il n’a pas rentré son putt. J’avais le mien pour remporter l’Open. Alors là, il ne fallait pas s’affoler, pas perdre les pédales et tout ça, keep your self control, comme ils disent, et j’ai rentré ce putt de 1 mètre. J’ai sauté de joie sur le green !»
On imagine le bonheur de ce monsieur jouant le Basque bondissant sur le green du 3 de Saint-Nom-la-Bretèche qui d’ailleurs en tremble encore si on y colle attentivement son oreille. L’intensité devait être à son comble pour que Jean Garaïalde, d’habitude si discret dans la victoire, se permette un tel écart de conduite. « Sauter ? Ce n’était pas dans mes habitudes mais c’était l’enthousiasme du moment, la joie de la victoire, remporter l’Open et battre en plus de Vicenzo. Je venais de concrétiser un rêve que j’avais depuis l’âge de 15 ans et j’avais alors 35 ans ! C’était ancré en moi depuis ma plus tendre jeunesse » explique-t-il.
Pour tout dire, ce succès dépassait le cadre de l’exploit sportif et revêtant en plus les atours d’une victoire patriotique : « Je me faisais un plaisir, un honneur et un devoir de participer à l’Open International de mon pays. J’en ai joué beaucoup, vingt-cinq, je pense ! »
Dont le suivant, en 1970, qui avait la particularité de se jouer chez lui, à la maison pour ainsi dire, puisque cette édition avait lieu à Chantaco. Inutile de dire que la motivation du Basque redoublait à cette occasion. « On a joué 36 trous ici et 36 trous à Biarritz si je me souviens bien. Mais on terminait à Chantaco. Après 3 tours, j’étais en tête, mais il y avait encore du beau monde, notamment David Graham, l’Australien qui a gagné l’Us Open, les Espagnols, les Anglais. J’étais en tête, je jouais donc en dernière partie. J’ai joué en 66 mais Graham a joué en 64 ! C’était affreux, il m’a battu d’un coup. Je savais qu’il fallait que je fasse au moins un birdie sur les 3 derniers trous pour égaliser mais je n’ai pas réussi. J’avais tellement envie de gagner, surtout chez moi. J’ai été déçu, c’est vrai. »