Le début du XXe siècle fût une période exceptionnelle pour l’affiche de golf : la qualité de l’impression est a son maximum et le golf explose partout dans le monde.
La plupart des grands artistes ont dessiné pour l’affiche en illustrant le golf : Begnini, Capiello, Couchinoux, Goursat, Serre, Majorelle, Villemot … Nous en donnons ici quelques exemples.
En cette période de confinement où le golf ne se pratique qu’à domicile, notre expert et historien Alexis Orloff a sorti de son musée personnel quelques exemples de jeux d’intérieur consacrés au golf. En voici une première sélection.
Au début des années 1900, la maison Williams & Co avait pignon sur l’angle du boulevard de la Madeleine à Paris en régnant sur la fabrication et la distribution de matériels pour « Sports athlétiques ». Parmi ceux-ci figure, bien entendu, le golf ! L’imposante usine située à Levallois-Perret employait alors de nombreux ouvriers qualifiés, dont certains étaient affectés à un département particulier : les jeux d’intérieur.
Rappelons ici qu’une des pistes étymologiques de l’origine du mot « sport » serait « desporter » voulant alors dire « s’amuser », « rire ». Avec les jeux d’intérieur, nous sommes donc bien dans le département idoine…
Les jeux d’aujourd’hui
sommes dans les années 1900 et les jeux d’intérieur reprennent les codes et les règles de jeux existant depuis bien longtemps, tout en s’adaptant aux jeux modernes, le golf par exemple.
Dormy, indoor model golf game
Faisant fi de toute considération sociale, l’idée est de montrer visiblement la haute société s’adonnant au golf. Il n’est pas sûr que cette manière de « cibler » soit la bonne de nos jours…
Golfing
Bien que tous les symboles mis en évidence pour nous montrer des joueurs sur un parcours, il s’agit malgré tout d’un jeu d’intérieur.
Clock Golf
Voilà un jeu célèbre dont la particularité est d’adapter l’implantation de trous en rond, suivant le principe d’un cadran de montre ou d’horloge. Amusement garanti !
Golf at Home
On nous le dit bien, c’est une plaisante adaptation du jeu de plein air et c’est un jeu nouveau donnant lieu à des matches passionnants !
Et voilà le parcours…Bon, les puristes trouveront éventuellement à redire quant à la position du joueur, mais le geste demande une certaine habileté malgré tout.
Jeu de Golf, dix-neuvième trou.
Nous avons là un véritable jeu de stratégie, de quoi cogiter avant de s’aventurer à choisir les bonnes options pour avancer sur le parcours.
Jouet mécanique
Voilà un green bien pentu ! Jouet mécanique en tôle lithographiée datant des années trente.
Visitez le site : http://www.allposters.fr/-st/Golf-vintage-Affiches_c1079_.htm
L’histoire du golf, c’est aussi l’histoire de ses représentations, et en premier lieu, celle des affiches qui vantent les atouts des parcours des stations balnéaires ou de montagneActivité réservée hier à une élite, le golf est aujourd’hui l’un des sports individuels ayant le plus progressé ces dix dernières années. Aux quelques dizaines de clubs privés qui existaient il y a cinquante ans à proximité des grands sites touristiques, sont venus s’ajouter près de cinq cent parcours privés mais également municipaux qui accueillent près d’un demi-million de pratiquants.
Dans le langage « golf » courant, certains mots reviennent comme des leitmotivs. L’on évoque, l’on invoque des concepts et des conseils, en général pour apprendre à mieux jouer. Parmi ces mots, il en est un qui revient très souvent : humilité… Si Arnold Palmer, le Roi en sa personne, nous a apparemment laissé cet adage « le meilleur truc pour abaisser son score est la gomme », il est curieux de constater que le sens de l’humour n’est pratiquement jamais mis en avant. Avant de se croire obligé de sortir la gomme, savoir rire de soi ne serait-il pas le meilleur des trucs ?
1. Raymond Baërt : « Dupont champion de golf »
Librairie Moderne – Paris, 1913
Parmi les premiers livres de golf édités en France, et il se trouve être un livre d’humour avec une suite de 42 dessins illustrant les tribulations d’un aspirant au jeu qui pense naïvement, dès son intronisation en tant que nouveau membre d’un club, pouvoir en maîtriser les subtilités tant cela lui paraissait facile.
Pourtant le jeu va vite le rappeler à l’ordre, au point de suivre ce pauvre Dupont jouant sa balle dans des endroits invraisemblables et de la voir tomber dans une bouche d’égout. Notons malgré tout la parfaite observance de la règle implacable : jouer la balle où elle se trouve… À ce titre, il mérite indubitablement la coupe de « champion de parcours libre et d’endurance sportive » !
Ayant été parmi les premiers à illustrer les vicissitudes du jeu, on peut s’apercevoir que les tribulations de l’inénarrable Mr Bean au golf ne sont venues que bien après.
2. Baille Hache : « Poum et Patatras font du sport »
Berger-Levraut – Paris, 1934
Et oui, nous sommes dans le début des années trente et nos deux jeunes héros peuvent être, malgré leur tout jeune âge, comme des sportsmen émérites. De par leurs caractères fantaisistes et aventuriers, ils goûtent à de nombreuses disciplines.
Il est significatif de constater que la page de garde, montrant la première des 30 planches de l’album, est une illustration de golf. Nous n’aurons pas l’audace de mettre en avant ce document comme preuve irréfutable du golf comme étant véritablement un sport, mais enfin, parmi la boxe, l’équitation, le tennis, l’aviation et d’autres, le golf a bien été choisi pour démontrer les valeurs sportives de nos deux jeunes aventuriers…
3. Léon J. Martin : « Noix de Coco sportsman »
Albin Michel – Paris, circa 1930 – Illustrations d’Armand Rapeno
Et oui ! Accident fréquent ! Toujours se mettre en face du joueur prêt à jouer. Toujours ! Habitude qui se perd de plus en plus, au mépris des règles élémentaires de sécurité. Même si le swing a l’air plutôt bon et en souplesse, même si l’on peut excuser le jeune âge du cadet, se mettre derrière est une faute…
4. René Pellos et Corrald : « Les Pieds Nickelés sportifs »
Hachette – Paris, 2013
Les Pieds Nickelés, c’est épatant. Prêts à tout pour gruger et prendre l’avantage, quelle que soit l’occasion, celle qui fait le larron. Une imagination débordante et un culot sans retenue, même dans le sport ils ont démontré leurs aptitudes. Il est vrai que, toujours, ils filoutent. Mais, sans gagner à chaque fois, donc la morale est sauve.
5. Francis Sapin et Filmore : « Les Golfeurs – Le green ne paie pas »
Bamboo – Charnay-lès-Macon, 2008
Les blagues de golf mises en image. Certaines connues, mais regarder les déconvenues et caractères mis en scène est toujours d’autant plus amusant que l’on ne se sent pas mis en cause soi-même. C’est toujours l’autre… En tous les cas, voilà du vécu….
6. Mose : « Le Golf de Mose »
Le Cherche-Midi – Paris, 1987
Drôlerie, surréalisme, poésie et golf. Tout cela ne va-t-il pas bien ensemble ? Même s’il a reçu autrefois le grand prix de l’Humour noir, au-delà de la loufoquerie de certaines situations, la charge contre le jeu est légère est drôle.
7. Jean Duverdier : « Le Golf de Duverdier »
Le Cherche Midi – Paris, 1989
« Il faut se méfier des comiques, ils disent parfois des choses pour plaisanter », Coluche. Noté sur la biographie de Jean Duverdier. Qui, malgré ses grands talents de caricaturiste a eu la bonté de ne pas rendre des personnages reconnaissables au golf ! Cela n’enlève rien à la drôlerie de sa mise en scène même si parfois on se retrouve au bord de l’abîme golfique.
8. Mordillo : « Mordillogolf »
Glénat – Grenoble, 1987 – Avec un tee-off de Roberto de Vicenzo
Mordillo, compatriote de Robert de Vicenzo, nous a quitté l’année dernière. Mordillo avait décrit son sens de l’humour comme dicté par « la tendresse de la peur ». C’est bien vu. Mais à cela il faut ajouter la beauté de son dessin, la justesse et le timing de ses gags. Et, pour des dessins croqués il y a plus de trente ans, une justesse de sa vision sur, entre autres, l’envahissement médiatico-technologique dans la pratique du golf…
9. Napo : « Le Golf »
Glénat – Grenoble, 1998
Autre compatriote de Roberto de Vicenzo, Napo – de son vrai nom Mongellio Ricci – ne dessinera plus non plus puisqu’il nous a quitté en début d’année 2020. Ses dessins n’ont besoin d’aucune légende. Ils sont drôles et la loufoquerie poétique qui s’en dégage n’enlève rien au côté envisageable d’une situation en apparence irréelle.
10. Philippe Semo : « Golf et Images »
Éditions Philippe Semo, 1988 – Dessins de P. Reynaud et C. Antonelli
Tout est annoncé : la légende, l’histoire, le terrain, le matériel, l’étiquette, les règles, les compétions, les golfs de France, le handicap, le classement, la leçon, les histoires drôles. Tout cela en bandes dessinées et venant d’un grand connaisseur et vrai amoureux du jeu.
1. Francis Normand, Serge Dutfoy et Isabel & Jean-Pierre Barbara : « Maxigolf à Lilipub »
MAP Éditeur – Paris, 1993
« Découvrez les aventures de Véra, stagiaire incrédule au pays des merveilles de la publicité. Et laissez-vous guider par les frères Ripoodak dans le dédale délirant de la création publicitaire et les coulisses magiques des grandes campagnes ».
2. Stéphane Germain : « Le Golf illustré de A à Z »
Source-La Sirène Éditeur, 1999 – Illustrations de Mo
Stéphane Germain est spécialiste du cinéma de Michel Audiard. Son « Dico Flingueur des Tontons » est la référence du film. Lauréat du Prix Lulu la Nantaise en 2012, ce n’est pas rien. À lire son « Golf illustré de A à Z », bien mis en images par son compère Mo, on sent les pointes au sujet de certaines situations mais on peut aussi glaner des renseignements bien utiles. Allez, à regarder de A à Z !
3. Delaney et Marcel Jaradin : « Alexe – Le Souffle du dragon »
Alpen Publishers – Genève, 1990
La couverture nous plante tout le décor : nous en sommes en Extrême-Orient, à Singapour, et puisqu’il a du dragon, cela va barder. Alexe, l’héroïne, a prévu donc prévu une tenue idoine pour supporter la moiteur du pays. Mais a-t-elle conscience des terribles dangers qui l’attendent. Son club de golf va lui servir pour affronter de vrais adversaires qui ne sont pas uniquement pour gagner leur partie à tout prix mais qui sont menaçant pour bien autre chose. Heureusement pour elle, ses clubs vont devenir de véritables armes. De l’action, il y en a, du dépaysement aussi…
4. Max Bunker et Magnus : « L’Énigme de la balle qui fait « dlin » »
Sagedition – Paris, 1976
Une balle de golf magique qui fait « dlin » âprement recherchée par différents personnages étranges se croyant le légitime propriétaire. Un crime, un mort ressuscité – donc un mort qui ne l’était pas vraiment, des malfrats pas tendres. Tout cela se passant sur un parcours semblant ensorcelé. Le tout en noir et blanc ajoutant une ambiance trouble à souhait
5. Walt Disney : « Super Picsou géant »
N° 30, 1989
Super Picsou Géant, c’est un super magazine, tout en couleur, avec plus de 150 pages de bd. Et c’est aussi le « P’tit Canard » de Super Picsou avec 30 pages pleines de jeux, mots croisés, histoires drôles, loto-test, mini-infos… Allez, sans trop s’avancer, cela plaira à tous les âges.
6. Fantaisies de Tom et Jerry
N° 37, 1964
Il n’y a plus qu’à espérer un air-shot….
7. Woody Woodpecker Piko
N° du troisième trimestre 1986
Celui-ci est pour les moins grands, n’est-ce pas… La catégorie bien en-dessous des U12. Quoique…
8. Jean-Paul Tiberi : « Pellos dessinateur sportif »
Michel Fontaine Éditeur – Paris, 1985
On parle souvent des grandes plumes dans le sport, mais les dessinateurs ? Donc, voilà Pellos, parmi les meilleurs. Pour les sportifs aimant tous les sports, voilà un indispensable pour tout savoir sur le pourquoi et le comment du métier de dessinateur de sport.
9. Alain Lunzenfichter : « Dero, 40 ans de caricatures à L’Équipe »
Robert Laffont Éditeur – Paris, 1989
Quarante ans, ça compte. Belle carrière, et à L’Équipe en plus. Beau palmarès et un livre pour revoir tant de champions qui ont marqué l’Histoire du sport.
10. Roland Fiddy : « Le Guide des fanatiques du golf »
Éditions Exley – Paris, 1989
Puisque le golf, pour certains, c’est plus sérieux que la vie, voilà de quoi s’amuser en constatant tous ces travers que nous connaissons si bien. D’après Bertrand Russell, dit-on, « la place du père dans la famille urbaine moderne est restreinte, particulièrement si ce dernier joue au golf ». Vérifions dans ce guide des fanatiques.
11. Alain R. Bocquet et Philippe Lejour : « Humour et Golf… »
Éditions de La Martinière – Paris, 1995
« Le golf ? C’est pas humain ! La seule manière de s’en sortir, c’est l’humour. Que cet ouvrage serve de thérapie à tous ceux qui ont tendance à oublier que le golf, après tout, n’est qu’un jeu ». En attendant des jours meilleurs à venir, voilà un ouvrage bien documenté et surtout très agréablement mis en page.
L’affiche de golf : ORLOFF Alexis
Ses photos sur le golf: Les compétitions