1877 -Arnaud MASSY

Arnaud George Watson Massy   6 juillet 1877 - 16 avril 1950) était l'un des golfeurs professionnels les plus titrés de France  , notamment pour avoir remporté l'Open Championship en 1907 .EXTRAIT DE SON PALMARES:  Ouvert britannique : 1907.  Open de France : 1906-1907 - 1911 - 1925.  Ouvert d'Espagne : 1912 - 1927 - 1928.  Open de Belgique : 1910.  Omnium de France : 1911 -1912 - 1925-1926.

Gaucher à ses débuts, droitier en fin de carrière

En 1903, un an près son premier British Open à Hoylake, il y épouse Janet Punton Henderson, une opératrice téléphonique. En 1905, il termine 5e du British Open à Saint-Andrews. En 1906, à Muirfield, il se classe 6e et la presse locale, selon Douglas Searton, le décrit alors comme «un Français à l’âme écossaise». Puis vient l’heure du triomphe à Hoylake, en 1907, sous des pluies intenses et par grands vents.

Le premier et le seul Français à recevoir le Claret Jug, cette aiguière en argent, alors que son épouse vient de lui donner une petite fille, naissance dont il apprend la nouvelle une fois son trophée conquis. Sa progéniture est appelée Margaret Lockhart «Hoylake» Massy en hommage au parcours.

C’est d’ailleurs à Hoylake, en 1930, que ce joueur redoutable au putting, gaucher à ses débuts avant de poursuivre sa carrière en droitier avec un finish «en queue de cochon» lorsqu’il drive, s’aligne pour la dernière fois au British Open.

Entre-temps, il s’était blessé à la guerre, sur le front de Verdun, était devenu pro au club de La Nivelle, à Saint-Jean de Luz, puis à celui de Chantaco, à quelques kilomètres de là, sans oublier La Boulie, en région parisienne. Il avait participé à quelques tournois professionnels, notamment aux Etats-Unis où il domina le célèbre Bobby Jones, à l’origine de la création du Masters.

Plus tard, alors que son épouse meurt en 1935, il part pour le Maroc pour être pro à Marrakech et le conseiller technique du roi. Après la deuxième guerre mondiale, il revient en France et s’installe à Etretat. L’argent commence vite à lui manquer et il se trouve contraint de demander assistance au Royal & Ancient, le temple organisateur du British Open, en charge notamment des règles du jeu. Mais il essuie un refus impitoyable. «Il avait un côté un peu flambeur, note Georges Jeanneau. Il avait eu une vraie heure de gloire en Grande-Bretagne où il était très connu et très respecté, mais après les années de guerre, rares étaient devenus les clubs à la recherche d’un pro

Le 16 avril 1950, il meurt d’une attaque dans un dénuement relatif au 40, rue Notre-Dame à Etretat. Margaret, sa fille née lors de «son» British Open, rapatrie son corps en Ecosse afin d’être enterré aux cotés de son épouse. Margaret, morte en 1955 et qui repose auprès de ses parents à Newington à quelques kilomètres seulement du trou n°18 de Muirfield où, dimanche 21 juillet, un autre champion recevra à son tour le Claret Jug. En attendant le retour du British Open à Hoylake en 2014.

Yannick Cochennec

La tombe de Arnaud Massy à Newington, Edimbourg enterré à côté de sa femme par sa fille. mort le 16 avril 1950 (Etretat).

Arnaud-Massy-Grave-Newington

Fils de Marie, née Lauga (28 ans). Les parents se sont mariés à Biarritz mais sa mère n’est pas originaire de cette ville. ILs possédaient une ferme, proche de la ville, ils élevaient des moutons et c’est ici qu’est né Arnaud Massy.
Il travaillera d’abord sur un sardinier avant d’être, à l’âge de 14 ans, employée comme caddy au golf de Biarritz.

Il porta le sac de nombreux JOUEURS tells que Horace Hutchinson, Charles Hutchings ou encore Everad A. Hambro.

Au palmarès du British Open, le drapeau tricolore n’est représenté qu’une seule fois, par Arnaud Massy. C’était il y a 107 ans.

 Inconnu dans l’Hexagone

En manque de champion, le golf en France semble conserver une image confidentielle et élitiste, et survit dans l’ombre de son aîné anglo-saxon. Il parle depuis toujours de démocratisation, mais ces mots sont souvent des songes en dépit de 430 000 licenciés.

En 2016, il n’y a donc plus aucune chance de trouver un successeur à Arnaud Massy, seul vainqueur français du British Open et unique golfeur issu de nos frontières à avoir gagné un tournoi majeur. C’était en… 1907 à Hoylake, au Royal Liverpool Golf Club. En un peu plus d’un siècle, trois Français se sont contentés de frôler le rêve de rejoindre Arnaud Massy au panthéon national:

Jean Van de Velde et Thomas Levet, seconds au British Open en 1999 et 2002, et Grégory Havret, dauphin de Graeme McDowell à l’US Open en 2010.

Personne, ou presque, ne connaît Arnaud Massy en France. Il y a même peut-être davantage d’Anglo-Saxons à savoir qui il est dans la mesure où, pendant 72 ans, jusqu’au premier triomphe de Severiano Ballesteros au British Open en 1979, ce Basque, né à Biarritz le 6 juillet 1877 et mort à Etretat le 16 avril 1950 à l’âge de 72 ans, fut le seul continental à régner sur le palmarès de l’épreuve dont il fut le premier vainqueur non britannique.

D’Etretat à Edimbourg

En se plongeant dans les archives de L’Equipe, précieusement conservées sur microfilms à la bibliothèque de Beaubourg à Paris, il est impossible, par exemple, de trouver l’annonce de son décès et encore moins la moindre nécrologie au sujet de celui qui demeure, néanmoins, un grand champion français de l’histoire dans une discipline devenue plus populaire avec le temps et l’avènement de Tiger Woods, mais toujours regardée de travers en France.

Le souvenir d’Arnaud Massy, également quatre fois vainqueur de l’Open de France entre 1906 et 1925, s’était tellement effacé des mémoires que la trace de sa tombe avait même fini, elle aussi, par se perdre jusqu’à sa découverte, il y a quelques mois, et sa rénovation. «Tout juste savait-on qu’il avait été enterré du côté d’Edimbourg, en Ecosse, après avoir mené d’abord l’enquête du côté d’Etretat», indique Georges Jeanneau, membre de l’European Association of Golf Historians & Collectors (EAGHC) qui, malgré son nom anglais, est une association juridiquement française qui rapproche les passionnés de l’histoire du golf en Europe.

Mais comment le Biarrot Arnaud Massy, décédé dans la pauvreté à Etretat en Normandie, avait-il fini par se retrouver enterré en Ecosse? Comme le souligne Georges Jeanneau, également l’un de ses biographes, «la vie de Massy fut plutôt animée car c’était un sacré personnage.» Fils d’un berger, Arnaud Massy devient, à 14 ans, mousse sur un sardiner. Joueur de pelote basque, il commence, un peu par hasard, par porter des sacs sur les rares golfs de la région où le jeu commençait à prendre racine.

Arnaud Massy et Jim Barnes, en 1930 au British open, qui se tient à Hoylake. Massy ne passera pas le cut. Image collection JBK/European Association of Golf Historians & Collectors[1]

C’est à Biarritz, au Golf du Phare, qu’il fait la connaissance d’Everard Hambro, bon joueur de l’époque et riche banquier britannique. Ce dernier le fait venir avec lui en Ecosse, au North Berwick New Club, un club écossais situé non loin de Muirfield, cadre de ce British Open 2013. Arnaud Massy frôle les 20 ans et c’est là, lors de deux ou trois étés, qu’il perfectionne son jeu jusqu’en 1899, date où il devient professionnel à North Berwick.

Gaucher à ses débuts, droitier en fin de carrière

En 1903, un an près son premier British Open à Hoylake, il y épouse Janet Punton Henderson, une opératrice téléphonique. En 1905, il termine 5e du British Open à Saint-Andrews. En 1906, à Muirfield, il se classe 6e et la presse locale, selon Douglas Searton, le décrit alors comme «un Français à l’âme écossaise». Puis vient l’heure du triomphe à Hoylake, en 1907, sous des pluies intenses et par grands vents.

Le premier et le seul Français à recevoir le Claret Jug, cette aiguière en argent, alors que son épouse vient de lui donner une petite fille, naissance dont il apprend la nouvelle une fois son trophée conquis. Sa progéniture est appelée Margaret Lockhart «Hoylake» Massy en hommage au parcours.

C’est d’ailleurs à Hoylake, en 1930, que ce joueur redoutable au putting, gaucher à ses débuts avant de poursuivre sa carrière en droitier avec un finish «en queue de cochon» lorsqu’il drive, s’aligne pour la dernière fois au British Open.

Entre-temps, il s’était blessé à la guerre, sur le front de Verdun, était devenu pro au club de La Nivelle, à Saint-Jean de Luz, puis à celui de Chantaco, à quelques kilomètres de là, sans oublier La Boulie, en région parisienne. Il avait participé à quelques tournois professionnels, notamment aux Etats-Unis où il domina le célèbre Bobby Jones, à l’origine de la création du Masters.

Plus tard, alors que son épouse meurt en 1935, il part pour le Maroc pour être pro à Marrakech et le conseiller technique du roi. Après la deuxième guerre mondiale, il revient en France et s’installe à Etretat. L’argent commence vite à lui manquer et il se trouve contraint de demander assistance au Royal & Ancient, le temple organisateur du British Open, en charge notamment des règles du jeu. Mais il essuie un refus impitoyable. «Il avait un côté un peu flambeur, note Georges Jeanneau. « Il avait eu une vraie heure de gloire en Grande-Bretagne où il était très connu et très respecté, mais après les années de guerre, rares étaient devenus les clubs à la recherche d’un pro

Le 16 avril 1950, il meurt d’une attaque dans un dénuement relatif au 40, rue Notre-Dame à Etretat. Margaret, sa fille née lors de «son» British Open, rapatrie son corps en Ecosse afin d’être enterré aux cotés de son épouse. Margaret, morte en 1955 et qui repose auprès de ses parents à Newington à quelques kilomètres seulement du trou n°18 de Muirfield où, dimanche 21 juillet, un autre champion recevra à son tour le Claret Jug. En attendant le retour du British Open à Hoylake en 2014.

[1] A l’occasion de la rénovation de la tombe de Massy, l’association a publié un livret, «Arnaud Massy – A chronicle» (par G. Jeanneau, J-B Kazmierczak et D. Seaton). Il en reste quelques exemplaires, en anglais (15€ + 2€ de port). Renseignements ici.

La victoire d’Arnaud Massy en terres anglaises au début du XXe siècle est l’événement majeur qui a permis au golf de s’exporter et de devenir un sport international.Ce nom, quasiment inconnu dans l’Hexagone, est bien celui du plus grand joueur de golf français, le premier non-britannique à avoir remporté « The Open ». Son titre appartient aujourd’hui à l’Histoire puisque c’est en 1907 que le Biarrot s’est emparé du Claret Jug, le trophée mythique que tous les golfeurs convoitent. Depuis, le golf français vogue entre espoir et désillusion : Jean Van de Velde puis Thomas Levet, 2e au British Open en 1999 et 2002, ont effleuré l’aiguière d’argent mais n’ont jamais pu lui faire franchir la Manche.

Attirés par les villégiatures des littoraux français, ces mêmes aristocrates et bourgeois écossais et anglais emportent avec eux les premiers plans de terrain dans l’Hexagone. Ils passent chaque année une saison en France et veulent exercer leur swing sous le soleil du sud-ouest. Ainsi, à Pau, en 1856, alors véritable ville anglaise, est tracé le premier parcours de golf français qui est aussi le premier en dehors du Royaume-Uni. Loisir chéri des lords britanniques, le terrain de golf, voisin du cours de tennis, devient un indispensable de la station thermale qui se respecte. Cependant, les links français restent essentiellement un vaste terrain de jeu pour touristes britanniques.

Il suffit parfois de hasards pour créer une vocation : pour Arnaud Massy l’aubaine est d’être né à deux pas du deuxième golf de France. Inauguré en 1888 dans une ambiance so british, le Golf du Phare de Biarritz est conçu par des architectes reconnus et eux-aussi Anglais : Tom et Willie Dunn. Un conseiller de la reine Victoria est désigné pour présider le Biarritz Golf Club et la conquête de ce nouveau territoire golfique est le sujet d’articles dans les magazines sportifs outre-manche : les Britanniques sont séduits par ce nouveau parcours où l’on peut s’adonner à sa passion même en hiver. D’après un article de The Field de 1890, « l’air qu’on respire [au golf du Phare] produit l’effet du champagne ; après l’avoir aspiré quelques temps, les compatriotes anglais […] voient leur épiderme changer à vue d’œil et trouvent que la vie a encore du bon. » Rien que ça. Mais indéniablement, fin XIXe, le golf, même lorsqu’il est pratiqué sur le continent, a toujours un passeport britannique.
L’explorateur champion

Le golf balbutie en France et cela ne suffit pas à Arnaud Massy qui veut affronter de nouveaux adversaires et si possible devenir l’égal des bons joueurs qu’il côtoie. Quoi de mieux alors que de visiter un temps la patrie du golf pour progresser encore et devenir l’un des meilleurs ? Lorsque le très respecté Everard Hambro, banquier écossais, dont la famille est à l’origine du golf de Biarritz, propose au génial cadet de le rejoindre pour un été à North Berwick à quelques kilomètres à l’est d’Édimbourg, afin de se perfectionner, ce dernier n’hésite pas une seconde. Le pèlerinage du jeune français, en 1898, sur les terres qui ont vu naître son sport s’avère efficace. Il est initié…

Comme tous les caddies du monde, IL APPREND à imiter le jeu de ses Employeurs et montre vite des dispositions pour le golf. En 1893 ,  il gagne le « Prix des Cadets » , une compétition réservée et il reçoit superbe un Louis d’or ainsi qu’une médaille de métal. Massy raconte qu’il les gardera toujours sur lui, comme des fétiches.

Un peu plus de tard, en 1898 , monsieur Everad Hambro emmenera le jeune Arnaud à North Berwick.

Il commença en autodidacte, à jouer en gaucher, il va devoir reconstruire sa technique complètement. Il utilise une position plutôt ouvert et une prise « à deux mains ». En haut de la montée, il effectue une Petite boucle assez curieuse (décrite par les Britanniques par « queue de cochon de Massy » ). Homme grand et puissant, avec des épaules larges, il deviendra vite un excellent joueur sans toutefois être exagérément puissant.

balançoire Massy

10 février 2019 par Philippe Palli

Il est toujours le seul Français vainqueur de l’Open

1ère partie : 1877-1914. 

« J’ai tapé mes premières balles à Étretat, Arnaud Massy y a tapé ses dernières.
A Ciboure, j’ai habité rue Arnaud Massy.
Je suis passé pro, l’année du centenaire de la naissance d’Arnaud Massy.
J’ai enseigné à la Nivelle quatre-vingts ans après Arnaud Massy.
J’ai gagné le Trophée Arnaud Massy à Palmola, l’année du centenaire du golf de Biarritz où débuta Arnaud Massy.
Ma fille ne s’appelle pas Palmola.
Arnaud Massy est né à Biarritz, le 6 juillet 1877… »
Philippe Palli

L’apprentissage : Du golf du Phare à North Berwick, la « Biarritz du Nord »

Fils de Bernard Massy, laboureur, et de Marie Lauga, cuisinière, le petit Arnaud est né le 6 juillet 1877 au domicile de ses parents, 3 rue du Nord à Biarritz. Actuellement, rue de Frias dans le quartier du Centre.

Sur son acte de naissance, seul le prénom d’Arnaud est inscrit. Mais pour les Écossais de North Berwick, il a deux autres prénoms : George et Watson.

Après avoir quitté les bancs de l’école, Arnaud, comme beaucoup de jeunes de l’époque, entre tôt dans la vie active. Mousse de mai à octobre, il pèche la sardine du golfe de Gascogne. Cadet « pas de Gascogne » mais au golf du Phare, il zieute les balles en gutta de novembre à avril. Il ne reste pas beaucoup de temps pour les vacances !

Le cadet est payé une vingtaine de centimes le tour et si le « client » ne subit pas la honte d’une balle perdue, un petit pourboire peut se rajouter. Son travail n’est pas trop contraignant par contre le règlement intérieur du golf lui, est assez stricte. Faire un swing par exemple, même un semblant avec la canne d’un « client » est interdit, tout comme être vu sur le parcours en dehors de la fonction. Toute faute, était sanctionnée immédiatement par une mise à pied de plusieurs jours.

Ce nouveau sport les amuse. Afin d’y jouer, ces jeunes cadets biarrots aménagent à proximité du golf « leur parcours ».

N’allez pas imaginer un joli gazon uniforme et bien tondu avec des greens ultra rapides ! Nous sommes à la fin du 19ème siècle et la jolie tondeuse hélicoïdale à essence n’existe pas encore !

Leur zone de jeu est essentiellement GOLF : un départ, une arrivée déterminée par un trou et entre, une zone rase certes mais, pas si fairway que cela.

Selon Massy, de nombreuses parties avec enjeu s’y sont déroulées. Ce qui contribua je cite toujours Massy,  » A développer chez certains ce vif désir de gagner ».

Drôles de cannes !

Statue d’Arnaud Massy au golf de Biarritz

Concernant les cannes, euh ! La CANNE, en posséder une, était « le summum de l’opulence » dira-t-il !

Pour en avoir, les cadets les plus passionnés par le jeu, surveillaient régulièrement les poubelles où les cannes cassées étaient jetées. Récupérées au plus vite et en cachette, les clubs étaient arrangés tant bien que mal pour faire l’affaire.

Sinon, il fallait user d’ingéniosité, de patience et bien entendu continuer ne pas être trop exigeant avec le matériel qui n’était certes pas de grande qualité !

Le manche du bois était fait avec une branche de troène et la tête, avec un tronc d’aubépine façonné au couteau. Puis, pour les raccorder, un trou était effectué dans la tête à l’aide d’un fer rougi. Un peu de colle et voilà, comment était créé un semblant de driver, brassie ou spoon.

Pour le fer, une seule pièce forgée avec les cercles de barriques et un chiffon enroulé pour la poignée ! « Finalement, nous avons été les précurseurs du manche acier ! » dira plus tard Jean Gassiat (vainqueur de l’Open France 1912 et plusieurs fois Champion National)

Quant aux balles, les morceaux de liège rejetés par la mer sont taillés et font l’affaire. Et, lorsque certaines balles égarées dans les buissons ou situées hors limites sont comme par hasard, trouvées, « Milesker Anddié ».

Massy dit avoir eu la chance de trouver l’objet de ses convoitises, un vieux cleek mais de gaucher. Fier et très heureux de sa trouvaille, Massy va donc s’exercer avec ce club.

En moins d’une décennie d’existence du golf de Biarritz, les jeunes cadets du Club montrent une incontestable facilité pour le jeu de golf. La pratique de la pelote y est certainement pour quelque chose !

Le grand golfeur anglais Horace G Hutchinson, vainqueur du British Amateur 1886 et 1887, connaît bien le golf et il écrit ces quelques lignes dans le célèbre annuaire British Golf Links de 1897 « Le cadet Biarrot, avec son béret, ses sandales de cordes, son accent basque, est un petit personnage intéressant et intelligent. Avec l’aptitude innée des Basques pour les jeux, il apprend le golf très rapidement et le swing de nombre d’entre ces petits gamins est digne de Saint Andrews ».

Pensait-il à Massy, possible mais il y en a eu tant d’autres ! Jean Gassiat, Eugène Lafitte, Maurice Daugé pour ne citer qu’eux.

En clôture de la saison golfique, le club organise la compétition des cadets. En 1897, elle se déroule le 20 avril.

Avec un score brut de 82, Arnaud Massy âgé de 19 ans, remporte l’épreuve et, la somme de 30 francs.

Direction l’Écosse !

Suite à cette victoire, Sir Everard A. Hambro, éminent personnage à l’origine du golf de Biarritz le prend sous sa houlette.

Arnaud lui exprime le regret de ne pas trouver suffisamment de parties dont le niveau, plus élevé, lui permettrait de progresser.

L’été suivant, Sir Hambro qui voit en son jeune protégé quelques traces de génie l’emmène durant la saison à North Berwick, haut lieu du golf écossais, et il se charge du planning.

Ce premier contact en terre écossaise, lui permet de découvrir le Golf avec un grand G.

Au programme, fabrication et entretien des divers cannes chez Hutchinson : drivers, brassies, spoons, cleeks, mashies, niblicks, putters etc.

Pour la technique, il est confié à Davie Grant, le beau-frère du célèbre Ben Sayers.

Réputé excellent enseignant, Davie Grant est aussi un bon joueur. Il a participé au British Open de 1879 à 1894 et il a obtenu une excellente 6ème place en 1888.

De retour à Biarritz, le basque revient plus motivé que jamais et n’a qu’une seule idée en tête, retourner en Écosse.

À North Berwick, il pense golf du matin jusqu’au soir. Passionné, travailleur et déterminé l’atmosphère de golf qui y règne lui donne vraiment l’occasion de progresser et, il n’a aucun doute, il est né pour faire du golf.

Harry Vardon

L’été suivant en 1899, il assiste à un match mémorable entre Harry Vardon et Willie Park Jr.

Harry Vardon, vainqueur du British Open 1896, 1898 et 1899, est le meilleur joueur du moment. Quant à Willie Park Jr, il a remporté le British Open en 1887 et 1889.

Le swing élégant et tout en rythme d’Harry Vardon fascine le golfeur basque. Vardon devient son modèle. Pour Massy, Vardon c’est la perfection.

De gauche à droite

Le pro anglais, originaire de Jersey, a pour l’époque, une position de mains sur le club un peu particulière. En tant que droitier, l’auriculaire de la main droite est sur l’index de la main gauche. Grip des plus courants de nos jours, il est connu sous le nom de grip overlapping.

Bien que cette création fût à l’initiative de l’écossais Johnny Laidlay, vainqueur du British Amateur 1889 et 1891, ce grip portera pendant de nombreuses années, le nom de grip Vardon.

En 1902, Arnaud Massy devient membre de la PGA britannique. Premier français membre d’une association de professionnels de golf, il est aussi le premier français à se lancer dans l’aventure du British Open. Créé en 1860, le tournoi est à l’époque, le Championnat du monde.

Le tournoi n’a pas débuté que l’on parle déjà du pro français. Pas comme favori ! C’est juste la première fois qu’un non britannique participe à l’Open et en plus, il joue en gaucher !

Le public vient, s’installe, guette le passage de la bête curieuse et l’observe. Agréablement surpris par son niveau de jeu, il manquerait d’après les experts d’un peu de concentration et de maîtrise de soi.

Arnaud Massy termine 10ème à égalité avec Andrew Kirkaldy.

L’homme est bourru et ambitieux

A l’issue du tournoi, nombre d’experts pensent « Il est vraiment fâcheux qu’avec des dispositions comme les siennes, il eut pris la mauvaise habitude de jouer à gauche… Il était sans exemple dans l’histoire du golf qu’un gaucher n’ait jamais remporté un championnat de quelque importance ».

Arnaud est bourru certes mais il a de l’ambition. Depuis1898, il a la chance de venir chaque été à North Berwick pour se retrouver entre les mains de Davie Grant et de Ben Sayers. Du point de vue enseignement, il n’y a pas mieux pour l’époque ; il le sait.

Il décide donc d’arrêter de jouer en gaucher et de reprendre en droitier.

Grip à dix doigts et stance ouvert, il s’entraîne en droitier avec autant d’acharnement.

En 1902, entre la saison d’été de North Berwick et la saison hivernale de Biarritz, le tout jeune Golf de Paris-la Boulie fait appel à ses services pour quelques semaines.

Lorsqu’il retrouve Biarritz et ses rochers, il s’entraîne et les jours de tempête, il se rend au golf en courant pour y jouer avec le vent violent.

En 1903, pour sa première participation en droitier au British,  il termine 37ème et en 1904, il annule sa participation. Marié depuis peu avec Janet Henderson, jeune écossaise de North Berwick, le basco-écossais accepte en 1905, le poste de 1er professionnel du golf de Paris à la condition qu’il puisse continuer à jouer les tournois en Grande Bretagne.

Arnaud Massy fait maintenant partie des meilleurs joueurs de la PGA Britannique. Lors du British 1905, joué sur le Old Course de St Andrews, il termine à la 5ème place.

Il obtient là son meilleur résultat et il souhaite certainement ne pas en rester là !

« Triompher dans le Championnat Open de Grande Bretagne est la plus grande ambition que puisse formuler un golfer ». 

Arnaud Massy au British Open en 1911

Si Arnaud Massy est ambitieux, Pierre Deschamps, le président du golf de Paris-la Boulie, l’est tout autant.

Il verrait bien jouée dans son club, une belle et grande épreuve équivalente à celle existante en Grande Bretagne.

Le mercredi 20 juin 1906 on lit dans le Figaro :  » La Société de la Boulie inaugure pour la première fois sur son terrain, le Grand Championnat Omnium (Open Championship of France) ouvert aux professionnels et aux amateurs comme le concours anglais.

C’est le 30 juin et le 1er juillet que la Société du golf de Paris a donné rendez-vous, à Versailles, à tous les joueurs étrangers, organisant ainsi une seconde grande réunion internationale avec 3000 francs de prix »

La première grande réunion étant l’International de France Amateur créé en 1904 par le golf de Paris.

Pour cette première professionnelle, 18 joueurs prennent le départ dont 3 français. Arnaud Massy et le jeune Louis Tellier représentent le golf de la Boulie et Dominique Coussiès, le golf de Pau.

L’organisation de cette première édition semble avoir été parfaite. L’état du parcours est qualifié d’excellent et, »Le temps était à souhait. Ni vent, ni chaleur…et plus de 50 déjeuners ont été servis ».  Que demande le peuple !

En tête dès le 1er jour (36 trous / Jour), Arnaud Massy dont le jeu frôle la perfection conserve son avance et remporte le 1er Open de France devant Tom Vardon.

Il n’y a plus de doute ! Le Français fait bien jeu égal avec les meilleurs pros britanniques.

1907 : la grande année

Cette position de leader dans le monde du golf, lui permet d’être invité par le Grand Duc Michel de Russie et de son épouse, une golfeuse avertie, à participer en compagnie des meilleurs joueurs britanniques au meeting qui aura lieu en février 1907 au golf de Cannes-Mandelieu.

Arnaud Massy y enregistre une nouvelle victoire. C’est un nouveau palier qu’il vient de franchir. Il peut les battre tous ! Y compris les « Trois Dieux du Fairway » qui totalisent déjà 10 victoires au British Open depuis 1894 : 4 pour Harry Vardon , 3 pour John Henry Taylor et 3 pour James Braid. Il les retrouvera au mois de juin à Hoylake sur le parcours du Royal Liverpool où se joue, cette année, le Championnat de Grande Bretagne.

C’est sous une terrible tempête, pluie et vent, que se déroule le British 1907. En tête dès le premier tour, le grand jeu de Massy est excellent pendant tout le championnat. Il utilise régulièrement son driving-iron avec lequel, il fait des merveilles. Ce club avait été spécialement fabriqué pour lui par son collègue et ami, Andrew Kirkaldy.

Pour les experts, cette victoire n’est pas une surprise et tous reconnaissent que le jeu du français basco-écossais a été d’une très grande supériorité.

Premier français et non-britannique victorieux du tournoi, il est à trente ans au summum de son art.

Deux semaines se sont écoulées et tous les meilleurs doivent venir disputer le championnat français. Seul, John Henry Taylor déclare forfait à la dernière minute.

Harry Vardon, James Braid et tous les autres s’inclinent une nouvelle fois devant Maître Massy.

Cerise sur le gâteau pour le golf français, le biarrot Louis Gassiat dit Jean, pro à Baden Baden et dont c’est la 1ère participation, termine seul second de l’Open, grâce à un magnifique birdie au 72ème trou.

En clôture du championnat, un dîner d’adieu présidé par Arnaud Massy a été offert par le golf de Paris, à tous ses adversaires étrangers.

A peine le tournoi français est-il terminé que les lettres et télégrammes de félicitations, arrivent au golf de Paris. Les magnifiques victoires d’Arnaud Massy ont enflammé la presse européenne, américaine et bien entendu française.

Fier de tous ces éloges qui s’adressent aussi bien à Massy qu’au golf de Paris, le Comité de la Boulie remet à Arnaud Massy un portefeuille d’environ 900 francs et annonce qu’il lui triple, en qualité de Champion du monde, ses honoraires.

Après sa victoire au British Open, le Basque est très demandé. Il participe à de nombreux matches exhibitions un peu partout en Europe et participe à l’élaboration de nouveaux parcours français.

Pour la troisième édition du tournoi français, une coupe offerte par Madame George E. Stoïber va enfin doter l’épreuve.

Le saladier en argent d’une valeur de 2500 francs ne sort des ateliers de Risler et Carré qu’en tout début d’année 1909. Avant d’être envoyé au Mid-Surrey Golf Club, dont John H Taylor, vainqueur en 1908, est le professionnel, la coupe est présentée aux membres du Club et à Massy, le second du tournoi.

À Nivelle : le retour au pays

Cette année-là Massy remporte 3 épreuves outre-Manche et en 1910, il inscrit son nom au 1er Open de Belgique.

1911 aurait pu être sa meilleure année. Cependant, elle fût très bonne !

En mai, il remporte à la Boulie, le 1er championnat National, puis il enchaine avec l’Open toujours à Versailles qu’il gagne brillamment devant Edward Ray en réalisant un score total de 284 sur 72 trous « Une performance sans précédent sur les golfs du monde entier » est-il écrit sur le Figaro du 6 juillet 1911.

Son livre « Le Golf », préfacé par Pierre Deschamps, est à la vente ! Editions Pierre Lafitte dans la série « Sports-Bibliothèque ».

Massy quitte Versailles pour Ciboure. Il intègre le tout jeune golf de la Nivelle comme premier Pro.

Et enfin au Royal St Georges, le plus prestigieux des tournois, lui tend une nouvelle fois les bras. A l’issue des quatre tours, il est à égalité avec Harry Vardon. Malheureusement, le champion de France abandonne durant le match de barrage.

En 1912, il remporte le 1er Open d’Espagne et son compagnon de tournoi Jean Gassiat, fait le doublé en gagnant le National de France et l’Open de France. L’année suivante Massy, Gassiat, Louis Tellier et Eugène Lafitte forme le quatuor qui écrase au golf de Paris, l’équipe américaine par 6 victoires à 0. Massy et Tellier sont invités à participer à l’US Open. Le champion français décline l’invitation et Louis Tellier l’accepte. Il terminera à la 4ème place.

En 1914, Massy remporte son 3ème National à la Boulie et signe, pour le printemps, un petit contrat de 3 mois avec le golf de Paris.

En août, la guerre éclate.

Mobilisé, Arnaud Massy est blessé en 1916 à Verdun et sera d’ailleurs décoré.

Les compétitions nationales et internationales sont interrompues jusqu’en 1919, et même 1920 pour l’Open de France. (à suivre).       Philippe Palli

Attention, les Résultats et le palmarès de Arnaud Massy  sur Les-Sports.info PEUVENT être Incomplètes.

1928
Cours Pos date
British Open – Open Championship 41 06/1928
1921
Cours Pos date
British Open – Open Championship 6 06/1921
1920
Cours Pos date
British Open – Open Championship 29 06/1920
1914
Cours Pos date
British Open – Open Championship dix 06/1914
1913
Cours Pos date
British Open – Open Championship 7 06/1913
1912
Cours Pos date
British Open – Open Championship dix 06/1912
1911
Cours Pos date
British Open – Open Championship 2 06/1911
1910
Cours Pos date
British Open – Open Championship 22 06/1910
1909
Cours Pos date
British Open – Open Championship 35 06/1909
1908
Cours Pos date
British Open – Open Championship 9 06/1908
1907
Cours Pos date
British Open – Open Championship 1Premier 06/1907
1906
Cours Pos date
British Open – Open Championship 6 06/1906
1905
Cours Pos date
British Open – Open Championship 5 06/1905
1903
Cours Pos date
British Open – Open Championship 37 06/1903
1902
Cours Pos date
British Open – Open Championship dix 06/1902