Au contact d’Abe Mitchell qu’il appointe à l’année, Samuel Ryder découvre aussi la vie des joueurs professionnels. Peu considérés, les pros sont souvent méprisés et mis à la porte des clubhouses. A l’exemple de Walter Hagen qui dut, lors de l’Open britannique 1920, louer une limousine pour se changer, le club hôte du Royal Cinques Port lui refusant l’accès des vestiaires ! Leurs salaires sont aussi maigres et leurs gains faméliques. Touché pour leur condition, ce mécène sera le premier à organiser des tournois en payant la présence des pros avant même qu’ils aient tapé leur premier coup.
Sa générosité lui assure alors le respect des champions. Aussi quand un match opposant les Américains aux Britanniques est organisé en 1926 à Wentworth, Samuel Ryder est de la partie. Pas sur le terrain mais en coulisses. Les poches remplies de billets, il offre 5 livres sterling à chaque membre de l’équipe vainqueur et, à tous, une tournée de champagne et de sandwiches au poulet. Mais en raison d’une grève générale de 9 jours, la moitié des Américains n’a pu se rendre à Wentworth, obligeant le capitaine Walter Hagen à composer une équipe de bric et de broc. Après l’humiliante déroute de ses boys (13,5 à 1,5), la PGA américaine refuse de reconnaître ce match comme officiel. L’édition de 1926 tombe dans l’oubli. Ce n’est que partie remise.
Un petit trophée en or
Séduit par cette confrontation, Samuel Ryder veut que le Trophée en or qu’il a fait réaliser à Sheffield par Mappin and Webb soit remis aux vainqueurs du prochain match. Cette petite coupe d’à peine 50 centimètres de haut est surmontée d’un golfeur à l’adresse, ressemblant étrangement à la silhouette d’Abe Mitchell.
Qui est Abe Mitchell ?
Eh bien, il est ce petit gars sur le toit de la Ryder Cup. Abe Mitchell était aussi le plus long frappeur de son époque et probablement le meilleur golfeur à ne jamais gagner le British Open.
Abe Mitchell était aussi l’un des meilleurs professeurs de son temps, enseignant à Samuel Ryder lui-même.
L’homme sur la Ryder Cup ici:http://www.royalashdown.co.uk/downloads/abe.pdf
Cette première édition officielle de 1927 se déroule les 3 et 4 juin, aux Etats-Unis, au Worcester Country Club. Manque de chance, ni Samuel Ryder, trop malade pour supporter les six jours de traversée, ni le capitaine Abe Mitchell, souffrant de l’appendicite, ne sont du voyage de l’autre côté de l’Atlantique.
Un mécène nommé Ryder Après avoir découvert le golf à 50 ans, Samuel Ryder y consacre le reste de sa vie et de sa fortune. Grâce à sa générosité, il crée avec les PGA britannique et américaine la Ryder Cup qui deviendra moins d’un siècle plus tard, un des plus grands événements sportifs de la planète.
Samuel Ryder doit patienter jusqu’en 1929 pour assister à sa première Ryder Cup.
Et à la première et rare victoire britannique sur le score de 7 à 5. Quand la compétition revient en 1933, en Angleterre, à Southport & Ainsdale, le Prince de Galles honore la compétition de sa présence et plus de 15 000 spectateurs suivent les deux jours de match-play.
Deux ans plus tard, Samuel Ryder s’éteint lors des congés de Noël. Dans son cercueil, un fer 5 l’accompagne pour toujours au paradis du swing. Tous les livres d’histoire du golf s’accordent sur un point :la première édition de la Ryder Cup date de 1927.
C’est vrai, vérifié, incontestable. Mais quelques années auparavant, en 1921 et 1926, il y a eu deux autres matches entre les Britanniques et les Etats-Unis, qui ont grandement inspiré Sam Ryder, un marchand anglais qui fit fortune dans les semences et créa au crépuscule de sa vie la Ryder Cup.
On pouvait imaginer qu’à la fin des années 20, la première édition de la Ryder Cup 1927 passerait totalement inaperçue en France. En effet, on ne comptait qu’une soixante de golfs (dix fois moins qu’aujourd’hui) et quelques milliers de pratiquants. Pourtant, Tennis & Golf, un magazine créé en 1914, ne manqua rien de l’actualité de l’époque. Il est même étonnant, compte tenu des moyens de l’époque pour collecter l’information, que ce magazine ait pu autant informer ses lecteurs sur cette première édition disputée qui, plus est, aux Etats-Unis. Jugez plutôt.
Une souscription est ouverte
– Dans le numéro du 1er février 1927, au-dessus d’une publicité de Berteil, la première marque de chapellerie française, un article d’un tiers de page indique que le Royal & Ancient a repoussé la date du championnat open d’Angleterre (nom de l’Open britannique) au 11 juillet tandis que l’USGA a avancé celle du championnat open des Etats-Unis (nom de l’US Open) au 11 juin.
Un changement plein de conséquences : « Une des premières consistant en l’envoi aux Etats-Unis d’un team de professionnels anglais à désigner, devant vraisemblablement comprendre huit membres, un remplaçant et un capitaine d’équipe. Pour subvenir aux frais de cette expédition, une somme de 3000 £ semble nécessaire. Une liste de souscription a été ouverte en Grande-Bretagne à cette intention ».
On y apprend ensuite que les premiers souscripteurs furent le Royal & Ancient, le Golf Club de St Andrews, le magazine Golf Illustrated, la grande championne Miss Cecil Leitch et le champion J. H. Taylor. Tennis & Golf poursuit par le programme des joueurs anglais : « Les premières épreuves auxquelles participeront les joueurs anglais en Amérique seront le championnat international des Etats-Unis, puis la Coupe Ryder, rencontre professionnelle par équipes comportant des simples et des doubles ».
– Dans le numéro du 1er mars 1927, un entrefilet nous apprend que la Coupe Ryder se déroulera finalement juste avant le championnat Open des Etats-Unis, les 9 et 10 juin, sur les links du Salisbury Club, à Long Island (état de New York).
La sélection du Triumvirat
-Dans le numéro du 16 mars 1927, Tennis & Golf indique que le Comité de direction de l’association des professionnels d’Angleterre a nommé un sous-comité chargé de désigner les huit joueurs, un remplaçant et probablement un capitaine pour la Coupe Ryder. Ce sous-comité de trois membres est composé du fameux triumvirat : Harry Vardon, J. H. Taylor et James Braid (16 victoires au British à eux trois !). Les joueurs retenus sont : Aubrey Boomer, Archie Compton, Georges Duncan, Georges Gadd, Arthur Havers, Abe Mitchell (capitaine), Edouard Ray, Fred Robson, Charles Albert Whitcombe. Le doyen, Edouard Ray, est âgé de 50 ans.
-Dans le numéro du 16 avril 1927, publication de l’équipe américaine : Walter Hagen (capitaine), Leo Diegel, Johnny Farrell, Johny Golden, Bill Melhorn, Gene Sarazen, Joe Turnesa et Al Watrons, plus deux réserves : Mike Brady et Al Espinosa. Tous les joueurs de l’équipe américaine doivent être nés aux Etats-Unis.
-Dans le numéro du 1er mai 1927, la Ryder Cup est avancée aux 3 et 4 juin et se déplace au Worcester Golf Club dans le Massachusetts. Le correspondant de Golf Illustrated indique que ce parcours accidenté mesure plus de 6000 yards et qu’il est différent des parcours anglais. Conclusion de l’article : « Le résultat de la rencontre semble très ouvert ».
-Dans le numéro du 1er juin 1927, un entrefilet évoque un changement de capitanat chez les Anglais : « Abe Mitchell, souffrant d’une crise d’appendicite, n’a pu obtenir de la faculté l’autorisation d’effectuer le déplacement ».
C’est Ted Ray qui le remplace tandis que Herbert Charles Jolly prend la place de Whitcombe, forfait.
On apprend aussi que la souscription de Golf Illustrated ne rencontre pas le succès escompté : sur les 1750 clubs anglais, 216 clubs seulement ont répondu favorablement.
Le putting fatal aux Anglais
Dans le numéro du 16 juin 1927, alors qu’il n’existe ni internet, ni télévision, Tennis & Golf publie, dix jours seulement après le match, une colonne consacrée à la première édition dans sa rubrique « ça et là ».
L’article qui narre l’écrasante victoire américaine par 9,5 à 2,5 (le magazine donne un résultat différent : 9 à 1 et un match nul) est assez succinct. Tennis & Golf esquisse une explication à cette déroute : « Si la plupart des membres montrèrent en dehors des greens une maîtrise largement égale à celle de leurs adversaires, ils (les Anglais ndlr) parurent tous plus ou moins désorientés sur les greens et c’est la supériorité de leur putting qui valut aux joueurs américains un si grand nombre de succès ».
Dans le numéro du 16 juillet, le joueur anglais Ted Ray avance une autre explication : « Les greens américains sont mieux gardés que les greens anglais ».
D’autres dénoncent l’entretien des bunkers : « Aux Etats-Unis, le sable est séparé en sillons de 7 à 8 cm les uns des autres, la balle est donc invariablement enfoncée dans le sable ».
Fin de l’histoire de cette première édition qui n’avait pas alors la notoriété et l’engouement planétaire qu’elle suscite aujourd’hui. C’est en tout cas une belle leçon adressée à la presse d’aujourd’hui.
Comme tout événement sportif ayant une longue histoire, la Ryder Cup n’est pas restée figée dans le marbre. Depuis sa création en 1927, cette compétition par équipes a beaucoup évolué et évoluera encore au gré des demandes ou exigences des uns et des autres. Elle peut aussi se modifier sous la pression des chaînes de télévision ayant acquis les droits. Ce n’est pas nouveau car, déjà en 1958, le PGA Championship, quatrième majeur de la saison, abandonna le match play pour le stroke play afin de contenter le diffuseur du tournoi !
Si certains points de règlement de la Ryder Cup restent intangibles comme l’alternance de chaque édition entre les deux continents, d’autres ont subi des modifications au fil du temps. Comme les formules de jeu ou le nombre de points distribués.
La Ryder Cup sur deux jours
Lors de la première édition disputée en 1927, aux États-Unis, le format est de quatre foursomes le vendredi et huit simples le samedi. La Ryder Cup se déroule alors sur deux jours, un format qui dure jusqu’en 1959. Mais de 1961 à 1979, une frénésie de changements bouleverse les habitudes. Cela débute en 1961 lorsque les deux camps s’accordent à abandonner les matches sur 36 trous. Pour compenser, on en fait disputer le double, mais toujours sur deux jours !
Ainsi, le vendredi est divisé en deux sessions de foursomes :
une le matin, une autre l’après-midi. Pareil pour les simples du samedi.
Aussi, on passe de 12 points distribués à 24. Logique.
Mais les Américains ne sont pas satisfaits. Ils préféreraient qu’on joue une journée de plus pour alléger le calendrier de l’épreuve et qu’on y ajoute des quatre balles, une formule très prisée des Yankees Boys.
La PGA Britannique, dirigée par Lord Brabazon qui donnera son nom au parcours n°1 du Belfry, s’y oppose catégoriquement. Ce n’est que partie remise.
Les Américains obtiennent gain de cause à l’édition de 1963 à l’Atlanta Athletic Club (cf photo). Une double session de quatre balles est programmée, ce qui nécessite d’ajouter une journée supplémentaire de jeu. C’est une première. Désormais, le programme de la Ryder Cup qui se dispute désormais sur trois jours est composé de quatre foursomes et quatre balles les vendredi et samedi et de deux vagues de simples le dimanche pour 32 points distribués. Les joueurs sont encore plus sollicités puisque certains jouent six matches ! Comme Bernard Hunt du côté britannique ou Arnold Palmer du côté américain.
Formule gagnante en 1981
Cette configuration va durer jusqu’en 1977. Excédés de prendre des « volées », les Britanniques qui ont perdu 21 à 11 en 1975, imaginent qu’en supprimant des matches, on resserrera mathématiquement les écarts criants entre les deux équipes. Les deux camps se mettent d’accord pour un match qui ne comprend plus que 5 foursomes, 5 quatre balles et 10 simples en une seule session. On passe d’un coup de 32 points distribués à 20. Mais cela ne change rien au score final. Les États-Unis sont toujours largement devant.
En 1979, le changement est de taille puisque l’équipe des Britanniques est ouverte aux Continentaux. En même temps, on en profite pour faire deux sessions de six simples. Cette fois 28 points sont en jeu, c’est toujours le cas aujourd’hui. Enfin, en 1981, les simples ne se jouent plus qu’en une seule séquence de 12 matches. Depuis cette date, on n’ose plus toucher à une formule qui gagne et qui séduit les télévisions prêtes à mettre des fortunes sur la table pour diffuser un des événements sportifs les plus regardés au monde.
Les joueurs dorment dans des wagons !
C’est à Golf Illustrated que l’on doit la première tentative de rencontre entre des pros des deux continents. Le 27 septembre 1920, le magazine anglais adresse une lettre à la PGA of America, lui proposant d’envoyer entre 12 et 20 joueurs américains à l’Open britannique 1921. Bien entendu, les frais des joueurs seront pris en charge par une souscription populaire. L’année suivante, douze Américains appareillent de New York à la fin mai sur le transatlantique RMS Aquitania.
Le 6 juin, quelques jours après leur arrivée, est organisée une rencontre entre les Américains et les Britanniques à Gleneagles (Écosse), en lever de rideau du Glasgow Herald 1000 Guinea Tournament.
L’hôtel de Gleneagles n’étant pas encore construit, les joueurs sont logés dans des wagons de chemin de fer et doivent sacrifier chaque jour aux corvées d’eau !
Au programme sur le King’s Course, cinq foursomes le matin et dix simples l’après-midi, quelques joueurs ayant déclaré forfait.
A la fin de la journée, les locaux s’imposent sur le score de 9 à 3. Dans l’équipe victorieuse dont la moyenne d’âge flirte avec les 41 ans, on trouve les grands champions de l’époque : Georges Duncan, James Braid, Abe Mitchell, J. H. Taylor, Harry Vardon… Quelques jours après l’Open britannique à Hoylake, près de Liverpool, ce sont cette fois les amateurs des deux continents qui se rencontrent, débouchant l’année suivante sur la création de la Walker Cup (Ryder Cup amateur) qui existe toujours.
Samuel Ryder remet le titre en jeu
En 1926, les Américains voyagent en groupe pour venir à l’Open britannique, le seul moyen de transport étant alors le bateau. Fer de lance chez les Yankees, Walter Hagen annonce son intention de constituer une équipe de quatre joueurs pour défier sur 18 trous et en stroke play les Britanniques sur leur sol.
Sur une idée assez voisine, Samuel Ryder, un marchand de grains ami du pro Abe Mitchell, décide d’offrir un trophée à une compétition annuelle entre les pros britanniques et américains.
Entre temps, la formule de Walter Hagen évolue pour atteindre dix joueurs par équipes avec 8 foursomes le premier jour et 10 simples le jour suivant.
Dans ce match programmé le 5 et 6 juin à Wentworth (Angleterre), la victoire revient aux Britanniques sur le score écrasant de 13,5 à 1,5.
Ce match ne sera pourtant jamais considéré comme la première édition de la Ryder Cup. Samuel Ryder décidera finalement de n’offrir son trophée qu’à la prochaine édition prévue en 1927 pour plusieurs raisons :
1. Une grève générale avait touché le Royaume et empêché tous les Américains de voyager.
2. Walter Hagen faisait la pluie et le beau temps dans l’équipe américaine, son rôle devant revenir à la PGA of America.
3. Des joueurs américains n’étaient finalement pas nés aux Etats-Unis !
L’année suivante, la première édition officielle se tient aux Etats-Unis, au Worcester Country Club (cf photo). Destinée au départ à être une compétition annuelle, la Ryder Cup se tiendra finalement tous les deux ans. Jean-François Bessey
L’histoire d’amour entre ce fils de jardinier et la petite balle blanche nait pourtant par hasard. Fan de cricket dans sa jeunesse, il ne découvre qu’après son quarante-neuvième printemps la passion de sa vie. Chrétien très pratiquant, c’est grâce à son pasteur et ami, Frank Wheeler, que Sam Ryder tient pour la première fois un club dans ses mains. Homme à la santé défaillante, c’est suite à un énième mauvais tour de celle-ci que Frank lui suggère de venir prendre l’air sur un parcours. Les étendues vertes dix-huit fois percées ont dès lors raison de son temps libre. Quand nous autres mordus perdons boites de balles sur boites de balles avant de toucher notre premier green en régulation, lui n’a besoin que d’un an pour obtenir un handicap à un chiffre. Coaché par le pro John Hill, il s’entraine six jours par semaine, le septième étant réservé au Seigneur. Il peut donc très rapidement briguer une place de membre au sein du très fermé Verulam Golf Club de St Albans, dans la banlieue de Londres. Il y restera plus de vingt ans, pendant lesquels il sera administrateur, vice-Président et occasionnellement capitaine.
En 1922 était disputé un match entre les meilleurs amateurs de Grande-Bretagne et ceux des États-Unis, la Walker Cup. Alors, au bar du Verulam GC de St-Albans, au nord de Londres, Mr. Samuel Ryder rentrant de leçon avec son cher professeur Abe Mitchell lui dit :« Ce type, Walker, on le connaît pour rien d’autre ? Alors j’ai envie de faire pareil avec les professionnels.Mitchell fit la moue. Les pros émergeaient à peine de leur ghetto d’employés. Samuel Ryder, qui avait fait fortune en vendant des graines par correspondance, insista :Ça m’aiderait à faire connaître mon affaire outre-Atlantique. L’Amérique, le Nouveau Monde, l’Eldorado.J’imagine ça », continua-t-il en crayonnant sur la nappe du club-house la forme d’un trophée, surmontée de la silhouette d’un golfeur où Abe Mitchell, son pro, reconnut son propre swing. Samuel Ryder était très malin en marketing.Du coup, Abe Mitchell convainquit ses collègues américains, qui devaient disputer l’Open britannique, d’arriver plus tôt et de tester ce match entre les Modernes et les Anciens.Ce fut fait en 1926 à Wentworth. Les Britanniques infligèrent une défaite cuisante aux Américains : 13 à 1. La coupe de Monsieur Ryder était née, mais elle ne fut pas officialisée pour deux raisons. D’abord, le trophée en or, 14-carats de chez Mappy & Webb à Londres, n’était pas encore prêt. Ensuite, des membres de l’équipe américaine n’étaient que résidents là-bas, pas citoyens.Le captaine US, Walter Hagen, fantasque, coloré, pilier du 19e trou, était vexé, mais l’affaire était bonne.Les joueurs s’étaient follement amusés. C’est alors que fut formé le concept définitif de cette extraordinaire épreuve. On se rencontrerait désormais tous les deux ans, une fois chez l’un, une fois chez l’autre.L’été suivant (1927), l’équipe britannique s’embarqua à bord de l’Aquitania. Six jours plus tard, le paquebot accostait dans le Massachusetts.Les frais avaient été assumés par une souscription des lecteurs du magazine Golf Illustrated. Cette fois, les Américains assommèrent les autres. La souscription cessa. D’orgueils blessés en revanches aigries, la Ryder Cup se couvrit de sa seule ombre, un relent nationaliste, inconnu du reste de la vie golfique.
SAUVÉE DEUX FOIS
La Ryder Cup n’a jamais changé de concept mais souvent de format : nombre de matches, de points, de joueurs, etc. D’où la prudence à observer quand on répertorie les records.
La première formule avec des foursomes et des simples, chaque match disputé sur 36 trous, dura pendant trente-quatre ans.
Puis on réduisit à 18 trous (1961), on introduisit les 4-balles et la durée de trois jours (1963), jusqu’à la formule actuelle, immuable depuis plus de vingt ans : 4 foursomes et 4 quatre-balles alternatifs les deux premiers jours, 12 simples le troisième jour. 28 points sont donc en jeu. La première équipe atteignant les 14,5 (car pas de play-off, on partage à 14-14) a gagné. En cas d’égalité, qui s’est produit à deux reprises (1969 et 1989), le tenant du titre conserve le trophée. Les quatre premières éditions furent partagées entre les états-Unis et la Grande-Bretagne (Angleterre, écosse et pays de Galles seulement, l’Irlande viendra plus tard, en 1973). Puis, comme toujours, la suprématie américaine balaya tout. Qu’on réalise bien : de 1935 à 1985, soit pendant un demi-siècle, les états-Unis remportèrent tous les matches, à une exception qui confirme la règle (1957). Souvent, avant les simples, les Britanniques avaient déjà arithmétiquement perdu. En somme, la Ryder Cup n’existait plus.Elle faillit d’ailleurs mourir deux fois. Après-guerre, sa reprise était prévue en 1947. Mais la Grande-Bretagne était exsangue. Le moindre frais de déplacement de son équipe fut refusé. Ce fut encore un marchand de graines, comme le fondateur Samuel Ryder, mais Américain cette fois, Robert Hudson, qui finança la venue de la formation britannique. Les joueurs débarquèrent à New York du Queen Mary. Un train spécial les attendait, pour les conduire en trois jours et demi jusqu’à Portland, dans l’Oregon. Ils perdirent comme toujours (11 à 1, houlà…) mais l’épreuve était sauve.Une seconde fois, à la fin des années soixante-dix, elle allait périr. L’authentique raclée que subissaient à chaque fois les Britanniques lui ôtait tout intérêt. Alors Jack Nicklaus, le capitaine américain, génie en tous domaines, prit à part dans un salon de Blackpool le patron de la PGA britannique, John Jacobs, esprit éclairé :
« John, tu ouvres ton équipe aux joueurs du continent, sinon c’est mort.
– Mais Jack, ça fait dix ans que je me bats pour ça !
– Dis que je suis d’accord. Tu verras. » On vit. En 1979, ravalant leur morgue, abandonnant l’ultime empire qui leur restait, les Britanniques intégrèrent les Continentaux dans l’équipe, qui devint enfin européenne. Les « métèques » admis avaient pour noms Ballesteros, Langer, puis Olazabal… Excusez du peu. Il fallut deux ou trois éditions pour que l’amalgame fonctionne, mais en 1985 l’Europe s’imposait à nouveau. Depuis lors, elle a gagné deux fois plus souvent que les états-Unis. Naguère, la Ryder Cup opposait le Nouveau Monde, les États-Unis, au Vieux Monde du golf, la Grande-Bretagne. En somme, l’univers connu. Or, elle n’intéressait personne. Depuis les années quatre-vingt, alors que la planète verte émerge avec tout l’hémisphère sud et toute la masse asiatique, la Ryder Cup n’oppose plus que la moitié de cet univers. C’est depuis lors qu’elle passionne la terre entière. Mais il est fantaisiste d’en faire une « coupe du monde du golf » puisque des millions de pratiquants en sont exclus.L’enthousiasme qu’elle déclenche provient d’une autre mécanique, celle de la rareté et de l’originalité, plaisir animal d’enfants retrouvés. En effet, pendant cent trois semaines, les grands pros jouent en individuel, en medal play, pour des prix colossaux, sacs et habits constellés de logos de leurs sponsors personnels. Puis pendant trois jours, ils font exactement le contraire. Les voilà en équipe, disputant du match-play, pour une prime-pourboire, tous en uniforme et sans aucun sponsor individuel. C’est la Ryder Cup, la grande récréation.
Depuis l’ouverture aux continentaux : 7 victoires américaines et 8 victoires européennes
La Ryder Cup est un trophée de golf créé en 1927, légué par Samuel Ryder, qui récompense tous les deux ans le vainqueur du tournoi qui oppose par équipe depuis 1979 l’Europe et les États-Unis.
Un autre match non officiel s’est produit lors de la R & A décrété tours de qualification régionaux avant le championnat 1926 Open de golf, ce qui oblige les concurrents à l’étranger pour faire leur trek transatlantique plus tôt. . Avec le temps supplémentaire sur leurs mains, le contingent américain a décidé de former une équipe pour un match de non-officielle contre les professionnels britanniques à Wentworth Club de Cette fois, la défaite des Américains était pire – un 13 1/2-1 1/2 déroute.Les États-Unis l’équipe a battu leurs homologues de Grande-Bretagne dans ce premier match historique, 9 1/2 -2 1/2.La première équipe de la Coupe des États-Unis Ryder a été commandé par le capitaine Hagen, une charte membres de la PGA of America. Seuls les joueurs nés en Amérique ont été autorisés à se joindre à l’équipe, selon une décision Comité de sélection, le 5 Avril 1927, à Chicago.Rejoindre Hagen de l’équipe étaient Leo Diegel, Johnny Farrell, Johnny Or, le projet de loi Mehlhorn, Gene Sarazen, Joe Turnesa et Al Watrous. Mike Brady et Al Espinosa ont été nommés suppléants.L’équipe britannique a été initialement créé avec Mitchell en tant que capitaine, mais il est resté à la maison en raison de sa maladie. Ted Ray a repris les fonctions, et a été rejoint dans l’équipe par Aubrey Boomer, Archie Compston, George Duncan, George Gadd, Arthur Havers, Herbert Jolly, Fred Robson et CA (Charles) Whitcombe.La compétition est conjointement administrée par la PGA of America et la PGA European Tour et est disputée alternativement sur des parcours européen et américain.Cette compétition trouve son origine dans un match d’exhibition qui eut lieu en 1926 entre deux équipes professionnelles, une américaine et une britannique, sur le parcours du Wenworth Club au Royaume-Uni.La première véritable Ryder Cup se disputa en 1927 aux États-Unis.Les premières rencontres entre les deux équipes furent très serrées.Après la Seconde Guerre mondiale, l’équipe américaine dominait continuellement l’équipe britannique, il fut alors décidé d’intégrer à la Grande-Bretagne des joueurs irlandais (1973), puis des golfeurs de tout le continent européen (1979).Ce changement a été rendu possible par l’émergence d’une nouvelle génération de golfeurs espagnols, tels que Severiano Ballesteros. Depuis lors, des joueurs danois, français, allemands, italiens, suédois et belges sont venus défendre les couleurs de l’équipe européenne.Ces différentes améliorations ont réussi à rendre cette épreuve très équilibrée.Ainsi depuis 1979, les Européens ont remporté 10 fois le trophée (et l’ont conservé une fois) et les Américains l’ont remporté 7 fois.
La Ryder côté chiffres
Palmarès depuis 2008 avec liens vers les résultats et les vainqueurs
2014 | 1. Europe Continentale | 2. Etats Unis | ||
2012 | 1. Europe Continentale | 2. Etats Unis | ||
2010 | 1. Europe Continentale | 2. Etats Unis | ||
2008 | 1. Etats Unis | 2. Europe Continentale | ||
Liens concernant cette épreuve
En 2014 c’est la 8e victoire de l’Europe sur les dix dernières éditions.Mais les Etats-Unis mènent encore très largement depuis la création de l’épreuve en 1927, avec 25 succès contre 13 aux Européens et deux matches nuls.
Team USA mène la série de tous les temps 25-12-2
ANNÉE | SITE | USA | EUR / GB / GBI | W |
---|---|---|---|---|
2012 | Medinah Country Club de Medinah, IL | 13 ½ | 14 ½ | |
2010 | Celtic Manor Resort de la ville de Newport, au Pays de Galles | 13 ½ | 14 ½ | |
2008 | Valhalla Golf Club de Louisville, Kentucky | 16 ½ | 11 ½ | |
2006 | Le K Club, Straffan Co. Kildare, en Irlande | 9 ½ | 18 ½ | |
2004 | Oakland Hills CC Bloomfield Township, MI | 9 ½ | 18 ½ | |
2002 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre | 12 ½ | 15 ½ | |
1999 | Le Country Club de Brookline, MA | 14 ½ | 13 ½ | |
1997 | Valderrama GC Sotogrande en Espagne | 13 ½ | 14 ½ | |
1995 | Oak Hill CC Rochester, NY | 13 ½ | 14 ½ | |
1993 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre | 15 | 13 | |
1991 | L’Ocean Course de Kiawah Island, Caroline du Sud | 14 ½ | 13 ½ | |
1989 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre | 14 | 14 | |
1987 | Muirfield Village GC Dublin, Ohio | 13 | 15 | |
1985 | Le Beffroi Sutton Coldfield, Angleterre | 11 ½ | 16 ½ | |
1983 | PGA National GC Palm Beach Gardens, en Floride. | 14 ½ | 13 ½ | |
1981 | Walton Santé GC Surrey, Angleterre | 18 ½ | 9 ½ | |
1979 | Les Greenbrier Blanc Sulfer ressorts, W. Va. | 17 | 11 | |
1977 | Royal Lytham & St. Annes Saint- Annes, Angleterre | 12 ½ | 7 ½ | |
1975 | Laurel Valley GC Ligonier, Pa. | 21 | 11 | |
1973 | Muirfield Édimbourg, en Écosse | 19 | 13 | |
1971 | Old Warson CC Saint- Louis, dans le Missouri | 18 ½ | 13 ½ | |
1969 | Royal Birkdale GC Southport, Angleterre | 16 | 16 | |
1967 | Champions GC Houston, Texas | 23 ½ | 8 ½ | |
1965 | Royal Birkdale GC Southport, Angleterre | 19 ½ | 12 ½ | |
1963 | East Lake CC Atlanta, en Géorgie. | 23 | 9 | |
1961 | Royal Lytham & St. Annes St, Annes, Angleterre | 14 ½ | 9 ½ | |
1959 | Eldorado CC Palm Desert, en Californie. | 8 ½ | 3 ½ | |
1957 | Lindrick GC Yorkshire, Angleterre | 4 ½ | 7 ½ | |
1955 | Thunderbird CC Palm Springs, en Californie. | 8 | 4 | |
1953 | Wentworth GC Wentworth, en Angleterre | 6 ½ | 5 ½ | |
1951 | Pinehurst CC Pinehurst, Caroline du Nord | 9 ½ | 2 ½ | |
1949 | Ganton GC Scarborough, Angleterre | 7 | 5 | |
1947 | Portland Golf Club Portland, Ore. | 11 | 1 | |
Aucun Matches joués en raison de la Seconde Guerre mondiale | ||||
1937 | Southport & Ainsdale GC Southport, Angleterre | 8 | 4 | |
1935 | Ridgewood CC Ridgewood, NJ | 9 | 3 | |
1933 | Southport & Ainsdale GC Southport, Angleterre | 5 ½ | 6 ½ | |
1931 | Scioto CC Columbus, Ohio | 9 | 3 | |
1929 | Moortown GC Leeds, Angleterre | 5 | 7 | |
1927 | Worcester CC Worcester, Mass. | 9 ½ | 2 ½ |
CAPITAINE | Année (s) | WON | LOST | LIEE |
---|---|---|---|---|
Seve Ballesteros | 1997 | 1 | 0 | 0 |
Eric Brown | 1969-1971 | 0 | 1 | 1 |
Sir Henry Cotton | 1947, 53 | 0 | 2 | 0 |
George Duncan | 1929 | 1 | 0 | 0 |
John Fallon | 1963 | 0 | 1 | 0 |
Sir Nick Faldo | 2008 | 0 | 1 | 0 |
Bernard Gallacher | 1991-93-95 | 1 | 2 | 0 |
Brian Huggett | 1977 | 0 | 1 | 0 |
Bernard Hunt | 1973-1975 | 0 | 2 | 0 |
Tony Jacklin | 1983-85-87-89 | 2 | 1 | 1 |
John Jacobs | 1979-1981 | 0 | 2 | 0 |
Mark James | 1999 | 0 | 1 | 0 |
Arthur Lacey | 1951 | 0 | 1 | 0 |
Bernhard Langer | 2004 | 1 | 0 | 0 |
Colin Montgomerie | 2010 | 1 | 0 | 0 |
Jose Maria Olazabal | 2012 | 1 | 0 | 0 |
Ted Ray | 1927 | 0 | 1 | 0 |
Dai Rees | 1955-57-59-61, 67 | 1 | 4 | 0 |
JH Taylor | 1933 | 1 | 0 | 0 |
Sam Torrance | 2002 | 1 | 0 | 0 |
Harry Weetman | 1965 | 0 | 1 | 0 |
Charles Whitcombe | 1931, 35-37, 49 | 0 | 4 | 0 |
Ian Woosnam | 2006 | 1 | 0 | 0 |