La Ryder Cup est un trophée de golf créé en 1927, légué par Samuel Ryder, qui récompense tous les deux ans le vainqueur du tournoi qui oppose par équipe depuis 1979 l’Europe et les États-Unis. La compétition est conjointement administrée par la PGA of America et la PGA European Tour et est disputée alternativement sur des parcours européen et américain.
Cette compétition trouve son origine dans un match d’exhibition qui eut lieu en 1926 entre deux équipes professionnelles, une américaine et une britannique, sur le parcours du Wenworth Club au Royaume-Uni. La première véritable Ryder Cup se disputa en 1927 aux États-Unis.
Les premières rencontres entre les deux équipes furent très serrées. Après la Seconde Guerre mondiale, l’équipe américaine dominait continuellement l’équipe britannique, il fut alors décidé d’intégrer à la Grande-Bretagne des joueurs irlandais (1973), puis des golfeurs de tout le continent européen (1979). Ce changement a été rendu possible par l’émergence d’une nouvelle génération de golfeurs espagnols, tels que Severiano Ballesteros. Depuis lors, des joueurs danois, français, allemands, italiens, suédois et belges sont venus défendre les couleurs de l’équipe européenne.
Quelle équipe a remporté le plus d’éditions?
Ces différentes améliorations ont réussi à rendre cette épreuve beaucoup plus équilibrée. Ainsi depuis 1979, sur les 41 éditions précédemment disputées, c’est l’équipe américaine qui caracole en tête du palmarès. Les Américains ont remportés la Ryder Cup à 26 reprises, alors que l’Europe ne l’a gagnée que 13 fois (et deux éditions se sont soldées par un score de parité). Mais il y a de quoi se rassurer pour le Vieux Continent: depuis 1995, l’Europe s’est imposée 8 fois, contre seulement 3 victoires pour les USA.
A part… La Ryder Cup l’est incontestablement. Née en 1927, cette compétition que le monde du golf attend avec frénésie tous les deux ans possède son lot d’histoires qui ont façonné sa légende. Retour sur cinq moments clés.
1927, Samuel Ryder « le parrain »
L’idée a germé dans l’esprit de ce riche marchand de maïs de Londres, Samuel Ryder, passionné de golf. Sur les conseils de son professeur, le champion de l’époque Abe Mitchell, il accepte de parrainer une épreuve originale permettant aux meilleurs golfeurs américains et anglais, qui s’affrontent régulièrement à l’époque mais pas de manière structurée, de croiser le fer.
L’idée d’établir une compétition basée sur le duel en match-play (où on joue le trou et non le score), et de créer des équipes va totalement révolutionner le golf. Samuel Ryder commande un trophée spécial en or de 14 carats pour l’occasion. La première Ryder Cup a lieu début juin 1927 sur le parcours du Worcester Country club dans la Massachusetts, nettement remportée par les Américains. Les fonds baptismaux d’une épreuve mythique sont posés, elle aura lieu tous les deux ans alternativement dans les deux pays.
Les États-Unis remportent la Ryder Cup inaugurale
1927 Worcester Country Club, Worcester, Massachusetts
9 ½ Walter Hagen USA CAPITAINE
1969, le geste de Nicklaus
Un geste, sans doute le plus beau et le plus connu de l’histoire de la Ryder Cup.
Nous sommes en 1969, la Ryder Cup se déroule en Angleterre sur le parcours du Royal Birkdale.
Les Etats-Unis n’ont laissé échapper que trois fois le trophée depuis sa création. Mais là, le match est serré, tendu.
Les deux équipes se retrouvent à égalité le dernier jour avant la dernière partie entre Jack Nicklaus et le Britannique Tiny Jacklin.
En 1979, les meilleurs joueurs européens ont été autorisés à renforcer l’équipe britannique
dans un souci de relancer une compétition sur-dominée par les Américains.
1985, Ballesteros, le pionnier
Mais le vent va vraiment tourner côté européen en 1985
sous l’impulsion de l’Espagnol Severiano Ballesteros.
Sur le green du dernier trou, Nicklaus assure le par et doit laisser putter son adversaire, qui, s’il rate, peut faire perdre tout un pays. Mais Nicklaus, dans un geste considéré comme grandiose, relève sa balle et ne laisse pas putter Jacklin, lui offrant ainsi le match nul. Pour la première fois l’Angleterre et les Etats-Unis finissent à égalité. Un geste splendide, certes. Sauf que le règlement stipule que si les deux équipes finissent à égalité, le trophée revient à celle qui l’avait remportée lors de la précédente édition, soit les Etats-Unis.
Les Américains sont revanchards. Ils viennent de perdre l’édition 1997 à Valderrama en Espagne (première Ryder Cup qui ne s’est joué ni sur le sol américain ni sur le sol britannique). Les deux premiers jours confirment que l’Europe sera dure à battre. Les Etats-Unis, chez eux sur le parcours de Brookline à Boston, sont largement menés avant le dernier jour. Mais le capitaine américain de l’époque, Ben Crenshaw, abat son joker et fait venir George W. Bush pour motiver ses troupes.
Celui qui n’est pas encore président fait appel à leur fibre patriotique en leur lisant la lettre d’un soldat ayant participé au siège de Fort Alamo. « J’ai terminé avec la formule +la victoire ou la mort+, a raconté ensuite George W. Bush. Les Américains se présentent survoltés le dimanche et refont leur retard. Lors du match décisif entre Olazabal et Justin Leonard la tension est à son comble. Le climat est si tendu que lorsque l’Américain rentre un putt de 12 mètres décisif face à l’Espagnol, les autres joueurs de l’équipe américaine envahissent le green et détruisent le gazon et la ligne de putt d’Olazabal, qui ratera ensuite le sien, effaré. Un raté qui déclenchera une bronca délirante dans le public…
Le coup de grâce sera donné par l’Allemand Martin Kaymer face à Steve Stricker, en rentrant un putt de 3 mètres pour remporter le point décisif. Délire chez les Européens, et mine déconfite des Américains, pour qui Medinah reste à ce jour leur défaite la plus difficile à avaler. Olazabal dédiera cette victoire à Ballesteros, décédé un an et demi plus tôt.