L’expérience Paul Armitage Ryder Cup

La Ryder Cup

Retour sur l’évènement de cette année, peux-tu nous décrire ton rôle avant et pendant la Ryder Cup 2018 ?

Le rôle principal du Golf National a été d’être d’excellents partenaires pour l’European Tour, Ryder Cup Europe et les capitaines. Sur un plan personnel, en 2014, lors du premier entretien pour devenir directeur du Golf National (GN), la première phrase qui m’a été dite a été la plus marquante pour moi : « on ne cherche pas un directeur de Ryder Cup, on cherche un directeur du Golf National qui va nous permettre d’être à la hauteur de la Ryder ». Ensuite, à Gleneagles, j’ai demandé à Pascal GRIZOT quel sera le rôle du directeur lors de la Ryder ? Il m’a répondu : « Si tu fais bien ton boulot en amont jusqu’au lundi – quand les équipes arrivent-  tu n’auras rien à faire ».

Donc mon job – avec le soutien de ma direction et de la Fédération – est depuis des années de soutenir Alejandro et ses équipes pour s’occuper du 25ème joueur, le parcours.

Quels sont les moments clés de la préparation ?

À la fin de la Ryder Cup qui te précède, quand tu reçois un putter d’argent. C’est le témoin de l’énorme pression qui t’attend : le nom de Samuel Ryder arrive, les images des précédentes éditions, bref, l’histoire. En l’accrochant au mur, si tu n’es pas prêt, ce n’est pas bon du tout.
Ensuite, lors du One Year To Go, on a accueilli d’une manière très neutre mais extrêmement professionnelle les deux capitaines, en s’occupant de leurs besoins sans aller au-delà de notre position, avec une équipe qui ne court pas après leurs autographes ni les selfies. Les capitaines voulaient des interlocuteurs n’ayant pas la têtes dans les étoiles ! Ils ont été très satisfaits, et au lieu que chaque équipe vienne avec son staff durant la Ryder Cup, ce sont les équipes du GN qui étaient là pour être les concierges des USA et de l’Europe, s’occuper des vestiaires, nettoyer, etc… Cette mission était la véritable récompense de notre professionnalisme.

Et pendant la semaine de la compétition ?

Les équipes du GN – avec nos collègues de la FFGolf –  ont géré la Tente France au Village  Ouest ainsi que le pro-shop de la Fan Zone à Paris devant l’hôtel de ville qui a été un franc succès populaire. De mon côté, j’étais aussi au départ du 1 où Alejandro ne pouvait pas être. On avait des équipes du GN qui suivaient les parties et je leur faisais un briefing. Tout en aidant l’European Tour avec la sécurité car à cet endroit-là, il ne fallait pas qu’il y ait des débordements, des loupés ou des échecs visibles à la télévision.

Quels souvenirs en gardes-tu ?

Parfois, j’avais dans mon bureau Poulter, Westwood ou Rory qui passaient pour se changer car la salle de restauration de l’équipe Européenne était juste à côté. C’était une semaine merveilleuse. Pascal avait donc parfaitement raison – le travail dur en amont a payé. Pour la FFGolf et tous les acteurs du dossier Ryder Cup, on espérait tous des images inoubliables de notre Golf. Comme un héritage pour notre Ryder et nous en avons eu pleins ! Par exemple, celle du PostMan en est une en particulier. Aujourd’hui encore, en recherchant #RyderCup sur les réseaux sociaux, on retrouve les images du GN.

Des points t’ont déçu durant cette Ryder Cup ?

On ne peut pas parler de déceptions – il ne faut pas voir le négatif mais nous avons pris note de quelques points. J’ai eu la chance d’assister à toutes les Ryder depuis 1989. Concernant les déchets, par exemple, on n’a pas été assez rapide pour nettoyer. On n’a jamais vu autant de monde (2x plus de monde le dimanche qu’à Medinah : 32 000 vs 61 000). Une grande masse de public suit la dernière partie et part très vite. Et s’il n’y a pas des montagnes de poubelles pour un public aussi dense, c’est difficile. Il était prévu qu’une équipe devait être prête à ramasser dans le quart d’heure après le passage de la dernière partie mais cela s’est mal goupillé. Dans l’heure, c’était propre, mais ça aurait dû être dans le quart d’heure.

C’était aussi compliqué avec le WiFi…

Durant notre Ryder Cup, on a eu quatre fois plus de trafic sur les réseaux sociaux que pendant le Super Bowl (soit 59 térabits de données ! – ndlr) où il y a 80 mille personnes dans un stade recevant ce type de public chaque année ! C’est donc presque normal que ça bugue un peu non ? C’est du trafic hors norme et ce malgré la pose de fibre optique. A Gleneagles, c’était pareil. Cette Ryder a été un succès sur un plan transports, le plan de sécurité mais nous ne sommes pas dans un stade avec la possibilité de corriger les soucis lors d’un prochain événement où le réseau est installé à demeure et le public ne se déplace pas. On est sans filet.  Notre filet, c’était 19 mille personnes le lundi, 29 mille le mardi, 35 mille le mercredi, 50 et quelques le jeudi et quelque 60 mille personnes le vendredi, samedi et dimanche.

Pour le Practice, les spectateurs en tribune étaient assez loin…

À Gleneagles, les gradins étaient plus proches mais il ne pouvait pas y avoir plus de monde. Au GN, il y avait 5000, même 10000 personnes de plus qui pouvaient voir le départ du 1. C’est la contrainte du Staging Plan : on voulait mettre le practice à cet endroit pour avoir des joueurs qui rentrent dans « l’arène » et c’était la bonne décision. Bien sûr, il y a eu des couacs comme les détritus et ça marque les esprits. Mais Ryder Cup Europe a fait plusieurs études afin de connaître le taux de satisfaction pendant et après cette semaine. Avec les 2 entrées publiques par exemple, le plan transports, tout a été très très apprécié par les spectateurs lors de cette Ryder Cup, l’expérience client n’a jamais été aussi bonne.

Concernant la Ryder Cup 2022, tu seras amené à aider, conseiller les Italiens ?

Oui, on a déjà fait un débrief avec Ryder Cup Europe (RCE) et, par 2 fois, on a reçu les organisateurs italiens : le staff du site et la Fédération Italienne de Golf (FIG). RCE nous a demandé de leur faire un partage d’expériences. L’organisation va être très semblable : RCE est le détenteur de droits et c’est eux qui maîtrisent la situation. Après dans le contrat qu’ils ont signé avec FIG comme ici, la Fédération doit fournir un certain nombre de choses : plan de sécurité et de transports, assumer ces coûts ainsi que le paiement des redevances annuelles.

Et qu’en est-il du parcours ?

La FIG ayant choisi un golf – privé – qui n’est donc pas le leur, il y aura un intervenant en plus, soit trois acteurs au lieu de deux, c’est la seule difficulté. Je suis allé récemment sur le parcours Marco Simone. Ils ont beaucoup de travail mais ils ont un bon projet. Le temps n’est plus à se poser la question de savoir si c’était le bon choix, il faut savoir comment tout le monde peut les aider parce qu’ils sont déterminés à livrer mais ils ont beaucoup de travail effectivement.

On entend parler d’une potentielle nouvelle candidature pour une prochaine Ryder.

Qu’en penses-tu ?

Ce n’est pas une question qu’on doit se poser. On devrait postuler systématiquement ! Selon moi, le GN est devenu le nouveau Belfry de la Ryder Cup. Tout le monde souhaite – peut-être pas les joueurs américains et Tiger Woods en particulier –  que la Ryder revienne au GN. Maintenant, qu’on a dit ça, il faut trouver un leader à la FFGolf qui soit porteur du projet. Posez la question à Pascal Grizot par exemple ! En le faisant assez rapidement, on pourrait garder ainsi le momentum pour une nouvelle candidature. Et avec les images et l’ambiance qu’on a encore tous en mémoire, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire. Pas de travaux à faire pour 2030, les sociétés membres du Club des partenaires France 2018 ont été très satisfaites, et avec des licenciés-spectateurs comblés – pourquoi pas – mais ce n’est qu’un avis personnel.

De gauche à droite, messieurs Reyes, Amitage, Pilato (dir adj du GN) et Grizot.

   

Le Parcours du Golf National

Les chiffres montrent qu’on est passé de 69 000 en 2014

à 63000 green-fees (GF) en 2017.

L’Albatros, c’est un 5*****, l’Aigle un 3*** et l’Oiselet, un 2**, c’est notre parcours pour démocratiser le golf. Paul Armitage

Comment expliques tu cette baisse ?

Sans parler des fermetures liées à la Ryder Cup et aux travaux effectués en 2015, nous avons une problématique purement microéconomique : à mon arrivée en 2014, l’Albatros ne pouvait pas supporter plus de visiteurs ni de joueurs, c’était plein sans optimiser les revenus. L’Albatros était devenu un parcours « régional », vu comme un parcours presque normal, alors que nous savions déjà qu’il accueillerait la Ryder Cup !

En réalité, c’est un parcours d’exception avec un entretien exceptionnel et doit être une expérience exceptionnelle. Comme un hôtel 5 étoiles. On ne peut y aller tous les week-ends mais quand on le fait, on en profite au maximum.

Encore plus depuis que la Ryder Cup a eu lieu ?

La Ryder Cup, c’est l’image du GN, de la FFGolf, de nos licenciés et en quelque sorte de la France. Avec la puissance des réseaux sociaux, de Tripadvisor, etc…, il faut réussir à suivre et maîtriser son image. C’est difficile mais en étant exemplaire dans son travail, on laisse moins de possibilités à la critique. C’est ce qu’on voulait faire pour l’Albatros. Et la Ryder Cup était l’occasion de changer un peu la mentalité du GN, de bomber le torse pour être à la hauteur et faire vivre nos différents marchés. Avant, on ouvrait les portes, venait qui voulait et on fermait. Depuis, on a pris en main notre destinée en mettant mettre en place une vraie stratégie.

Et une évolution des tarifs…

Avec la Ryder Cup, le parcours devait être irréprochable, sans problème de planimétrie, de divots ou de pitchs. Pour nous aider à y arriver, on devait réduire le nombre de départs. Il a fallu donc augmenter les tarifs de l’Albatros pour tous, diminuant donc le nombre de GF. Et malgré cette diminution, le chiffre d’affaires a doublé depuis 2014. Mais en dehors du cinq étoiles qu’est l’Albatros, nous avons aussi notre deux étoiles (l’Oiselet) sur lequel on a baissé nos tarifs.

Notre stratégie commerciale est très claire : l’Oiselet a pour vocation d’être accessible à tout le monde : 4 joueurs sur 5 paient moins de 20 euros et notre prix moyen est aux alentours des 10 à 12 euros. C’est notre parcours pour démocratiser le golf.

Enfin sur notre trois étoiles – l’Aigle – depuis 2014, contrairement au marché local, nos prix n’ont pas bougé. En voulant être ce qui est de meilleur dans chaque catégorie !

Faut-il s’attendre encore à des hausses sur l’Albatros ?

Non mais on va positionner nos tarifs différemment. Nous souhaitons le remplir encore un peu plus durant les périodes creuses et l’alléger, un peu, durant les périodes pleines en s’imposant toutefois des règles : avoir un parcours de même qualité tout au long de l’année au moins 10 mois sur 12. D’où sa fermeture en cas de gel car on ne veut pas de greens d’hiver). Pour l’hiver, novembre à mars, nous baisserons les tarifs ce qui est un avantage pour le marché local. Et lors des pics de consommation, mai, juin et septembre, on va augmenter les tarifs, en profitant aussi du changement de date de l’Open. Il faudra payer le prix et il le vaut. 3 mois d’augmentation, 5 mois de baisse et 4 mois sans changement.

Ce sont des évolutions significatives…

En 2014, l’Albatros était parfois vendu à 20€ et il y avait clairement un souci. La hausse a eu du mal à être acceptée. Mais ce n’était pas une erreur, c’est une norme. Nous avons actuellement un tarif moyen à 85€ . Nous souhaitons vendre une expérience au client, en passant par la qualité du parcours, l’accueil, le caddy master ou le buggy bar à un tarif correspondant à ces prestations. Aujourd’hui (27 décembre : jour de l’interview – ndlr), l’Albatros est fermé pour cause de gel et pour autant ils sont 5 à être allés entretenir un parcours qui est fermé.

Peut-on s’abonner au Golf National ?

On a instauré une politique d’abonnement depuis 2014. En tant qu’équipement fédéral, notre leitmotiv, c’est d’être le golf de tous les golfeurs. Mais pour éviter d’être un concurrent déloyal aux golfs du coin, nous avons décidé d’avoir un maximum de 450 abonnés pour les trois parcours. On envoie de surcroît un message aux abonnés (ou aux futurs) : premier arrivé, premier servi.

Vous en êtes à combien aujourd’hui ?

Près de 350 abonnés. Entre les travaux et les fermetures (on a compensé les durées de fermeture en augmentant d’autant la durée des abonnements), une pénurie d’abonnés entre 18 et 45 ans car nous n’avions pas encore de tarif dédié (créé lors de cet hiver 2018 sous le nom de My Natio Life – ndlr) ou encore l’absence d’association sportive ont rendu ce chiffre de 450 difficile à atteindre.

On parle de l’installation prochaine du Pro Tracer. C’est acté ?

On a signé un contrat avec Top Tracer sur 16 postes qui en compte près de 70 au practice de l’Oiselet. Ils seront installés dernière semaine de Janvier avec une ouverture officielle de nos practices (Oiselet comme VIP) le 15 Mars. Top Tracer fonctionnera sur un système de réservation (à la demie-heure) et même si les tarifs ne sont pas encore totalement fixés, on sera à partir d’un euro la demi-heure sans les balles aux heures vraiment creuses et jusqu’à cinq euros la demi-heure le weekend.

Pourquoi ce délai avant l’ouverture des practices ?

Nos practices ont été ré-ouverts en retard car nous avons mal appréhendé les dommages qu’ont causé le TV Compound, le Media Center et le Village Ouest. De surcroît, quand on a démonté, on a eu un coup de froid et d’humidité empêchant le gazon de pousser. Et sans budget pour replaquer des zones aussi vaste, on a préféré les garder fermés pour ne pas faire plus de dommages qu’on avait déjà causés en ramassant des balles par exemple.

Autre chose au menu ?

Oui, lors du dernier comité stratégique du GN, nous allons retravailler la zone de petit jeu près du green du 16. On a consulté un architecte et on espère en février/mars faire des mouvements de terre afin de la rendre plus fonctionnelle pour l’enseignement et nos clients (avec des petites barrières autour pour faire cela propre et joli). Ouverture prévue en juin 2019.
La zone de petit jeu près du 18 de l’Aigle restera tel qu’elle (le 18 restant un Par3). Le green du 18 restera le même en 2019, par manque de temps, et pendant l’hiver 2019-2020, on va le refaire en ajoutant des bunkers, un peu de végétation pour le rendre un peu plus joli. On va aussi créer un nouveau départ, plus proche.

En allant sur votre site web de réservation, on voit beaucoup de groupes composés de joueurs étrangers.

Sont-ils en augmentation ?

Entre 2014 et fin 2018, le nombre de joueurs internationaux a été multiplié par 10. C’est grâce au tarif payé par les joueurs internationaux que nous pouvons avoir un tarif licencié à 125 euros en moyenne saison et un tarif pour le marché local entre 60 et 90 euros en basse saison.

Avec un effet Ryder Cup ?

L’impact de la Ryder a été immédiat. Dès le lundi suivant la Ryder Cup, nous avons été inondés de demandes de réservations : le soleil durant l’épreuve, la proximité des vacances chez nos voisins européens, et je ne te parle même pas des français, ont incité les joueurs amateurs à nous contacter en masse. On a été complètement débordé. Pendant 10 jours, nous recevions près de 500 mails par jour. On a rattrapé notre retard en un mois.

Et pour cette nouvelle année ?

Pour 2019, on constate aussi un effet Ryder Cup pour nous ainsi que pour les golfs de la région. En général, les joueurs internationaux planifient leur voyage 3 mois à l’avance. Nos précommandes pour 2019 sont déjà à la hauteur de 2018 alors que nous sommes seulement fin décembre et que les précommandes pour l’été n’ont pas encore débutées.

Peut-on capitaliser sur la Ryder Cup ?

Avez-vous les droits pour le faire ?

Clairement on va communiquer sur la Ryder Cup pendant longtemps, sur notre site web comme au sein du golf, sachant qu’on peut le faire éternellement d’ailleurs. Dans les golfs ayant précédemment accueillis la compétition, ils continuent d’utiliser l’image Ryder Cup via le logo correspondant. On a tous les droits d’utilisation de la marque possible sans toutefois pouvoir créer, ou mettre en boutique, des produits non licenciés (non autorisés par Ryder Cup Europe en quelque sorte – ndlr). Dans quelques semaines, au Golf National, on va exposer tous les produits Ryder Cup restants dans mon bureau comme la Ryder Cup en légo offerte par Thomas Bjørn (cf. ci-contre). Il faut afficher les symboles de la Ryder. A mon arrivée, il n’y avait quasiment rien évoquant la Ryder Cup. J’ai fait voter un budget par la FFGolf pour réaménager et décorer les espaces d’objets et d’images Ryder Cup. On ne travaille pas dans le monde du golf,  on travaille dans celui de l’expérience : les clients veulent faire des photos devant le logo Ryder Cup ou devant les buggies Europe et USA.

Et l’image liée aux Jeux Olympiques 2024 ?

Pour les JO, une fois l’édition 2020 au Japon passée, on pourra communiquer dessus et on le fera avec plaisir.

Les futurs évènements

Un avis sur ce qui se passe pour l’Open de France 2019 ?

Les discussions sont en cours. Côté partenariat, certains contrats étaient liés au statut Rolex Series mais il y a encore des partenaires qui discutent pour 2019 avec le tour européen et la FFGofl sur l’actualisation de leurs contrats. Côté joueurs maintenant, il pourrait y avoir de bonnes nouvelles… en tout cas c’est trop tôt pour le savoir. Je n’ai malheureusement pas plus d’infos pour l’instant.

Dommage par exemple qu’Amundi sponsorise un tournoi à Hong Kong et non en France ?

Tu ne peux pas dire cela. Tant mieux pour le tournoi à Hong Kong et nous devons remercier Amundi d’être un partenaire fidèle à l’Open de France. Jusqu’à il y a peu, la question ne se posait pas. HNA était là pour 5 ans avec 3 obligatoires. Finalement, ils n’en ont fait que 2. Depuis Août, on peut faire du démarchage auprès de partenaires potentiellement reconduits précédemment. Il faut les convaincre, les séduire. On est en décembre et le faire en cinq mois c’est difficile. Pour moi, la clarté serait de dire qu’on n’aura probablement pas de sponsor titre et qu’étant donné le peu de temps pour le faire, ça sera sans doute pour 2020.

Les championnats du monde amateurs en 2022 (hommes et femmes) se dérouleront à St Nom la Breteche et au Golf National.

Tu peux nous en dire plus ?

Le championnat du monde amateurs Hommes – l’Einsenhower Trophy – se déroulera au Golf National. On n’a pas encore les modalités, ni les dates. C’est en général gratuit, sans gradins ni hospitalité. Vous y verrez probablement les futurs grands noms du golf (DeChambeau, 2014, Thomas, 2012, Levy et Uihlein, 2010, ou encore Fowler ou Horschel, 2008, y ont participé – ndlr).

On évoque la Solheim Cup en 2023 ?

C’est Jean Lou Charon, président de la FFGolf, qui détient les clés de la candidature. Je sais qu’il a évoqué le dossier dans les médias. Du côté du GN, on est totalement capable de le faire mais il me semble que le business model est différent de la Ryder et un budget serait à prévoir. Je n’ai aucune idée de ce que ça représente. Entre les championnats du monde amateur en 2022 et très vite ensuite les JO, notre futur va devenir assez chargé. Pour nous, cette année 2018 était ambitieuse mais gérable d’organiser l’Open et la Ryder Cup.  Si nous devions postuler pour 2023, il nous faut avoir les moyens humains et financiers pour réussir ce pari surtout avec un Open de France chaque année. Dans cas, la FFGolf aura notre soutien total bien évidemment.

Tu parlais des Jeux de 2024 ?

Pour les JO, le comité directeur était présent pendant la Ryder pour regarder comment cela s’articulait et ils ont été ravis par ce qu’ils ont vu : l’arrivée au golf, les hospitalités, le parcours. Ils sont rassurés aussi car entre la FFGolf et le GN, les équipes sont homogènes et maîtrisent l’organisation de la manifestation.

Le dispositif sera le même ?

Il semble probable qu’on ait une organisation similaire à la Ryder Cup : un organisateur, probablement choisi via appel d’offres, qui sera en charge du plan transport et sûreté, tout en étant en contact avec le GN et la FFGolf.

Le format de Rio 2016 sera toujours d’actualité ?

On ne le connaît pas encore. On sait que ce format de jeu (tournoi traditionnel en stroke play sur 4 jours – ndlr) sera utilisé en 2020 au Japon mais on n’a pas encore le cahier des charges. Toutefois, l’organisation est à l’écoute des joueurs notamment qui disent que lorsqu’on est 60eme le vendredi soir, on a très peu de chances de finir médaillé.
Personnellement, entre une formule par équipes, du match play par KO, un cut à 24 joueurs, les choix sont nombreux mais j’aurais tendance à croire que le tournoi n’aura pas lieu sur quatre jours.

Côté spectateurs, à quoi peut-on s’attendre ?

On aura probablement entre 25 et 30 mille spectateurs par jour et j’ai entendu parler de billets à un tarif autour de 25-30 euros, ce qui serait super !

Et pour le parcours ?

La Ryder Cup nous ayant permis de rénover le parcours, aucune modification n’est prévue ni pour 2022, ni pour 2024. Sauf si l’organisateur venait avec une super idée et le budget.

Divers

Un petit mot maintenant sur votre programme de compétition ?

Quand on a créé notre programme de compétition, nous avons gardé à l’esprit que 70% des golfeurs n’en faisaient pas. On a donc réduit le nombre de compétitions mais en les dotant mieux avec beaucoup plus de succès sportifs. Pour réussir nos compétitions, il faut avoir bien évidemment des partenaires mais il faut surtout avoir le soutien des équipes. C’est eux qui font le boulot, qui sentent le marché. Et le jour J, ils doivent faire de la qualité en accueil, en gestion de l’événement, etc … J’aime ce type de management qui ne force pas les choses. Mais hélas pour eux, ils ont un directeur qui lance mille idées à la minute. ?

Je constate de plus en plus de pitchs sur l’Albatros. Tu as des explications ?

Premièrement, je suis très attristé par ce constat. On se sent impuissant et pourtant c’est tellement peu de choses de relever son pitch et les pitchs des autres. Un pitch est souvent fait par un bon joueur. Si cela peut rassurer sans chercher à excuser, je constate le problème dans le monde entier et sur les plus beaux golfs. A croire que certains se refusent à se baisser ou qu’ils pensent qu’ils ne font pas de pitchs.

Comment résoudre ce problème ?

En fonction des périodes, on peut durcir les greens (à l’approche de l’Open de France) ou les rendre plus « softs » (comme pour la Ryder Cup à la demande du capitaine), ce qui impacte bien évidemment les pitchs. Sachant que le GN a déjà une équipe de deux/trois personnes qui s’en chargent. Sauf à faire la Police totalement, je ne vois pas ce qu’on peut faire. Ce sont vos lecteurs qui doivent nous donner la réponse…

Les abonnés au GN peuvent bénéficier des European Tour Properties (ETP).

Pourquoi le GN y adhère t’il ?

Lié au contrat Ryder Cup qui se concluera en 2021, nous adhérons effectivement au réseau de l’ETP (un réseau d’une 30 de golfs prestigieux dans le monde). En France, le GN est seul sur un marché où sont présents les plus grands groupes de golfs au monde. Pas un autre pays au monde n’a un Bluegreen, un UGolf, un Golfy, un Gaia ou encore Open Golf Club. Près de la moitié du marché français « appartient » à un réseau. Etre indépendant aujourd’hui c’est difficile face à ces concentrations et groupements.

Qu’en tirez-vous comme avantages ?

L’ETP nous permet de ne pas raisonner sur un plan franco-français mais sur un plan mondial, là où est une partie de notre clientèle. On gagne en visibilité, en force, on se fait connaître auprès des tours opérateurs mondiaux (lors de l’International Golf Travel Market), on a accès à leur base de données via leur newsletter pour parler de nous, assez régulièrement d’ailleurs), etc. Enormément d’avantages donc qui expliquent mon souhait de négocier avec eux pour poursuivre le contrat. Malgré certaines questions actuelles avec l’European tour autour de l’Open de France, nous sommes content de l’ETP car l’union fait la force. Et pour nos clients abonnés, ils profitent d’un green-fee à 35 euros sur les plus beaux golfs au monde.

Quels sont les prochains projets ?

Le changement d’esprit, de mentalité, de structures, de prix, plus la Ryder et les travaux ont  monopolisé notre temps. On n’a peut-être pas assez pensé au « après » malgré les JO et les championnats du monde qui se sont intercalés depuis. D’ici 3 ans, le GN se donne encore 2 nouveaux enjeux importants.
Sportivement d’abord, on prépare l’arrivée d’un centre de haute performance (une sorte de Pôle Espoir Plus). On a déjà eu beaucoup de réunions à ce sujet et au niveau des financements, c’est déjà très positif. Pose de la première pierre vraisemblablement fin 2019 pour une ouverture en Septembre 2020.
L’autre projet consiste aussi à travailler encore plus et mieux avec le Novotel. L’hôtel était très porté sur tout ce qui n’était pas golf. Or, en Ile de France, l’offre en resorts (hôtel et golf sur le même site – ndlr) est assez faible d’autant que l’hôtel a été rénové (un spa ouvrira en avril 2019 – ndlr). Avoir deux structures bien distinctes, cela complique le parcours client qui n’est pas encore tout à fait au centre de nos considérations.

Qu’est ce qu’on peut souhaiter au GN pour 2019 ?

Comme je disais, la Ryder Cup a monopolisé beaucoup de notre temps et notre réflexion mais durant cette période, on a rehaussé le niveau du golf et des équipes. Notamment, la qualité des équipes, qui travaillent quotidiennement y compris les week-ends, a été améliorée et est maintenant reconnue unanimement comme une de nos forces. Dorénavant, on est à 100% focalisé sur le besoin du client et sa satisfaction. C’était un énorme projet car en France c’est souvent ce qu’on oublie. On a tendance à moins bien payer les personnes qui « touchent » le plus souvent le client et qui prennent en charge « votre » client. Nous avons changé cela. Je le dis haut et fort : tout part du client. La direction est là pour soutenir, pour prendre les bonnes décisions. En terme d’offres aussi, le golfeur a peut-être besoin d’autre chose que ce que nous lui proposons aujourd’hui. Les retombées de la Ryder Cup sont importantes, et il est essentiel que les deux entités en profitent au maximum. Il faut avoir une vision commune. C’est vraiment un point qui me tient à cœur dans l’immédiat.

L’équipe LPBB se joint à moi pour remercier chaleureusement Paul Armitage et ses équipes pour leur temps et leur disponibilité lors de chacune de nos sollicitations.

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