Le golf sollicite modérément l’adaptation cardio-vasculaire puisqu’il n’y a pas d’autre contrainte que celle que l’on s’impose. On joue à son rythme, on marche à son rythme et l’on choisit ses parcours en fonction de ses possibilités. Parcourir un golf peut nous permettre de marcher plus de sept kilomètres.
Toutefois, victime de son succès, un grand nombre de golf obligent le pratiquant de prendre une voiturette, ce qui limite paradoxalement les bienfaits de la pratique du golf sur l’organisme.
Le golf fait travailler un grand nombre de muscles par la simple réalisation du swing, renforce le tonus musculaire, permet la mobilisation articulaire et travaille l’équilibre.
Il permet par la durée de son jeu de « s’oxygéner au grand air » entraînant une certaine fatigue générale.
Un parcours de 18 trous entraîne une dépense moyenne de 400 Cal/heure représentant une faible sollicitation énergétique pour un golfeur à pieds tirant ou poussant son chariot.
Traumatologie
Il y a peu de traumatologie spécifique du golfeur. Son plus grand danger est de recevoir une balle qui peut être mortelle ou provoquer de grands dégâts musculaires, articulaires ou crânienne. Attention ne vous placez jamais devant le joueur en le regardant pour admirer son coup.
Arthrose et golf
Si nous ne pouvons guère conseiller de débuter le golf chez un arthrosique n’ayant jamais pratiqué ce sport, il est toutefois possible de vieillir tout en pratiquant le golf.
En effet, celui qui a débuté relativement jeune par un apprentissage souvent long tant ce sport est difficile, va vieillir en même temps que ses articulations. Il adaptera alors son swing et changera son style de jeu en passant souvent de l’emploi du fer à celui du bois de terrain. Le golfeur peut donc continuer à jouer très longtemps, d’autant que les contraintes cardiaques sont limitées, surtout s’il emploie en plus une voiturette.
Sport santé et golf
La difficulté d’intégrer le golf dans le sport santé est liée à sa réalisation technique, nécessitant un apprentissage quelquefois long et rébarbatif. Il n’est guère possible de jouer au golf sans passer par des leçons collectives ou individuelles, entraînant un certain coût financier.
Par sa convivialité et ses emplacements souvent idylliques, le golf fait rêver, d’autant qu’il semble facile de mettre cette petite balle dans ce petit trou au milieu d’un green magnifique. La réalité est toute autre : il faut associer sang-froid, technique et force mentale.
Le golf peut être proposé comme sport santé en luttant contre le vieillissement articulaire, psycho moteur et mental tout en sollicitant les adaptations cardio respiratoires.
Le coude du golfeur « le golf elbow »
Il s’agit d’une épitrochléite ou une technotendinopathie du golf. Elle apparaît chez des sportifs utilisant un objet avec serrage de la main comme au tennis mais dans ce cas il s’agit d’une épicondylite. L’épitrochléite est une pathologie micro traumatique par hyper utilisation. C’est la répétition des mêmes gestes et des mêmes contraintes minimes qui provoque l’atteinte tendineuse.
Le diagnostic est clinique douleur de la face interne du coude chez un golfeur
Autres examens si besoin : IRM : Mêmes images mais utile si il y a un doute étiologique. Bilan radiologique du coude et du rachis cervical si on pense à une origine arthrosique
EMG : si on pense à un syndrome neurologique. Le traitement : Changement du grip, modifier le geste, réduire la pratique. Application de froid
Le dos du golfeur
Comment prévenir et limiter les douleurs de dos ?
Choisir des clubs adaptés à son niveau de handicap. Choisir une flexibilité de manche en fonction de son âge, de son sexe et de son niveau de jeu. Avoir un grip adapté à sa main pour éviter une trop grande crispation de celle-ci. Le sac (sauf chez les jeunes sportifs habitués) ne doit pas être porté sur le dos mais posé sur un chariot qu’il est nécessaire de tirer à deux mains ou d’utiliser un chariot électrique. Prévoir des chaussures résistantes, légères et amortissantes dont la semelle extérieure à crampons est adaptée au terrain. Le golf bien pratiqué n’est pas un sport dangereux pour votre dos toutefois, votre médecin ou votre professeur de golf peuvent vous apporter des conseils.
Pour en savoir plus
Ostéopathie et douleur rachidienne
Le professionnel le mieux placé pour vous prendre en charge est le médecin généraliste ou spécialiste. Toute douleur doit faire l’objet d’un diagnostic médical avant traitement or seul votre médecin pourra établir ce diagnostic en demandant éventuellement la réalisation d’examens complémentaires. Certains médecins possèdent une formation de médecine manuelle permettant de répondre à votre souhait manipulatif. Toutefois depuis janvier 2008, l’Insee (Institut National de la statistique et des Etudes Economiques) a répertorié les ostéopathes dans la catégorie des « activités de santé humaine non classées ailleurs ». Une proposition de loi, deux décrets et deux arrêtés sont également venus encadrer la profession et mieux réglementer l’activité de façon à ce qu’elle soit davantage reconnue et sécurisée. Attention avant de confier votre dos à un professionnel vérifier ses compétences et diplômés méfiez-vous du bouche à oreilles sans fondement et demandez conseil à votre médecin ou à votre kiné
Publié par Christian ORLIAGUET
Golf et impact des blessures du poignet
Le golf est un des sports les plus populaires avec près de 57 millions de pratiquants dans le monde entier. Bien organisé, ce sport possède des financements importants et un circuit professionnel hautement compétitif composé de différents circuits.
Un joueur de l’European Tour joue en moyenne 25 tournois par an, chaque tournoi constitué de 72 trous (18/jour pendant 4 jours).
En dépit de la popularité de ce sport, le taux de blessures de cette activité est mal documenté. Les golfeurs professionnels masculins ont déclaré une moyenne de deux blessures dans une carrière, chacune conduisant à 9,3 semaines d’absence sur le Tour. Ces blessures étaient plus communes chez les golfeurs frappant plus de 200 balles par semaine [1].
Des études antérieures sur les pathologies du poignet ont montré la fréquence de ces blessures mais aucunes ne se sont intéressées à leur incidence, leur variété, leur gravité ou encore leurs impacts sur l’activité.
Publiée en septembre 2013 dans le British Journal of Sports Medecine [2], cette étude transversale prospective évalue ces facteurs dans une cohorte de golfeurs professionnels de haut niveau.
Matériels et méthodes
Cette étude s’est basée sur un questionnaire complété par un examen clinique du poignet et de la main en cas de besoin, sur une période de 6 mois. La population est constituée de 153 golfeurs élites participants au BMW PGA Championship. Des joueurs blessés au moment du tournoi mais qui auraient eu l’autorisation de jouer ont également été inclus. Les données démographiques classiques, les antécédents, le mécanisme lésionnel, les examens complémentaires, les traitements effectués, le nombre de tournois et le temps de pratique manqués ont été recueillis.
La blessure a été définie comme tout problème médical affectant le poignet lors de la pratique du golf à l’entraînement ou en compétition et nécessitant des soins médicaux.
La mesure de la performance s’est faite par analyse statistique des résultats officiels de l’European Tour afin de déterminer s’il existe une corrélation entre les symptômes et les caractéristiques de performance sélectionnées (distance au drive pour la mesure de la puissance, green en régulation pour la mesure de la précision).
Résultats
Sur 153 questionnaires, 128 ont été achevés (taux de réponse de 84%) par les golfeurs (tous masculins.
38 golfeurs (30% des répondants), ont déclaré 43 problèmes de poignet antérieurs. 25 golfeurs (20%), ont manqué plus d’un tournoi au cours de la saison et ont du réduire leur pratique pendant plus d’un mois.
L’étude n’a pas révélé de différences significatives sur la mesure de la performance entre les groupes symptomatiques et asymptomatiques.
La majorité des blessures au poignet relevées concernent le poignet directeur (29 à 67% de tous les problèmes). 2 golfeurs décrivent un problème identique aux 2 poignets et 12 golfeurs (28%) ont eu un problème au poignet non directeur. Le côté ulnaire est celui le plus touché (87% des blessures du côté ulnaire concernent le poignet directeur). Les différentes localisations et types de blessures sont synthétisés dans les tableaux ci-dessous :
Conclusion
Cette étude vise à identifier les blessures du complexe poignet-main subies par le golfeur élite et leur impact sur la pratique. Elle a fait apparaître des différences très marquées entre le côté directeur et non directeur montrant un taux de blessures beaucoup plus élevé pour le poignet directeur.
Le professionnalisme du golf a conduit à une augmentation du nombre de tournois joués et du nombre de coups frappés par les golfeurs chaque année. L’équipement du golfeur a également subi un certain nombre de changements significatifs avec l’utilisation de matériaux modernes permettant une meilleure absorption des chocs. Les voyages réguliers rendent la continuité des soins et la gestion de la blessure par un spécialiste quasi impossible, ce qui explique pourquoi des précédentes études ont montré que le joueur professionnel continue de jouer malgré la blessure [3].
Une connaissance et une compréhension de la biomécanique gestuelle du poignet et de la main pendant le swing contribue à expliquer les types de blessures identifiés dans l’étude.
La plupart des pathologies structurelles ont un traitement et une réhabilitation spécifiques pouvant impliquer de longues périodes tenant le golfeur éloigné de sa pratique sportive. La prise en charge de blessures mineures se fait le plus souvent en modifiant la technique du joueur et/ou du volume d’entraînement afin de maintenir le golfeur dans son activité pendant sa période de réhabilitation.
Texte écrit par Erwann Le Corre
Bibliographie
[1] Gosheger G, Liem D, Ludwig K, et al. Injuries and overuse syndromes in golf. Am J Sports Med 2003;31:438–43.
[2] Hawkes R, et al. The prevalence, variety and impact of wrist problems in elite professional golfers on the European TourBr J Sports Med 2013;47:1075–1079. doi:10.1136/bjsports-2012-091917
[3] O’ Connor PJ, Hawkes R. Imaging the elite golfer. Skeletal Radiol 2012;42:607–9.
http://www.lequipe.fr/Golf/Actualites/Bourdy-convalescent/429913
http://www.lequipe.fr/Golf/Actualites/Tigre-pas-si-top/426116
http://golf.lefigaro.fr/flash-golf/2011/08/12/97004-20110812FILWWW00004-us-pga-mcilroy-touche-au-poignet.php