Depuis des décennies, les scientifiques nous disaient que le grand ennemi du cœur, le grand commandeur de l’obésité était principalement la graisse…
Vous avez probablement été informé de cette révélation, en 2016, à propos de l’industrie du sucre qui avait fait bidonner les recherches scientifiques à ce sujet ?
Si ce n’est pas le cas, je vais vous résumer l’histoire dévoilée par la revue JAMA Internal Medicine. Des documents retrouvés prouvent qu’un certain John Hickson, haut dirigeant de l’industrie du sucre, associé à plusieurs compagnies, avait fait capoter les études scientifiques – débutées dans les années 50 – qui démontraient le lien entre sucre et maladies cardiovasculaires.
Pour cela, un pot-de-vin a été distribué à des chercheurs d’Harvard pour dédouaner le sucre et accuser les graisses saturées ! Cette étude totalement faussée fut publiée en 1967 dans le New England Journal of Medicine. Ce support étant prestigieux, et les personnes soudoyées des scientifiques reconnus, les recherches qui s’ensuivirent partirent de cette base. Ce n’est que depuis très récemment que l’on s’est penché à nouveau sur le problème du sucre, surtout ceux raffinés.
Selon les industriels, ce sont « d’autres temps, d’autres mœurs ! »… Ce type de corruption ne serait plus, aujourd’hui, d’actualité.
Sauf que, en 2015, des scientifiques du Global Energy Balance Network présentaient une étude « sérieuse » prouvant que la consommation de boissons sucrés ne participait pas aux problèmes d’obésité… La presse américaine a révélé que cette étude était subventionnée par Coca-Cola Cie !
L’omerta créée par les industriels étant – au moins partiellement – brisée, nous en savons plus aujourd’hui sur la nocivité du sucre.
Le sucre est une drogue ?
Déjà, en 2007, le CNRS de Bordeaux a prouvé, par une célèbre expérience sur des rats, que le sucre pouvait être plus addictif que la cocaïne.
Plus spécialement, le sucre raffiné est, en réalité, dangereux pour le corps. Ce dernier n’est pas conçu pour des doses aussi hautes de glucides. Pour s’en protéger, il produit une hormone : l’insuline. Elle va faire baisser ce taux le plus rapidement possible en transformant les sucres en graisses (triglycérides). Comme votre taux de glycémie baisse rapidement, alors que vous avez consommé une surdose de sucre, vous vous retrouvez en… hypoglycémie !
On appelle cela l’hypoglycémie réactionnelle : quelques heures après avoir consommé du sucre, vous avez à nouveau faim et une baisse abrupte d’énergie. Votre cerveau va alors réclamer sa dose de sucre… mais ce n’est pas tout.
Comme pour la consommation de drogue, avaler du sucre libère, dans le cerveau, des peptides opioïdes et active le cortex orbitofrontal. Cela ne vous dit certainement rien mais, pour résumer, la cocaïne fait cet effet !
Le sucre s’est tellement banalisé dans nos sociétés occidentales qu’on le retrouve partout. Même dans les plats salés industriels. Pour vendre leurs céréales, les industriels n’ont eu de cesse d’augmenter toujours la dose de sucre qu’elles contiennent.
Les petits pots pour nourrissons contiennent des quantités élevées de glucides. C’est dire si nous sommes, dès le plus jeune âge, conditionnés à avoir notre dose de sucre !
Les addictologues constatent que la consommation excessive de sucre fait perdre tout contrôle sur les quantités absorbées quotidiennement, même lorsque l’on met sa vie en danger : obésité, diabète, cancer… Oui, cancer car le sucre est la nourriture préférée des cellules cancéreuses ! Les glucides les aident donc à grandir…
L’absorption de sucre a des conséquences psychologiques. Quand vous êtes déprimé et accro au sucre, vous augmentez encore la consommation. Réduire votre dose vous met dans un état d’anxiété qui peut être profond : vous ressentez les effets de manque, des douleurs au ventre et des sensations générales de mal-être.
Mais les industriels ne veulent pas réduire considérablement les quantités de sucre dans leurs produits, au contraire. Les ingénieurs développent des aliments très sucrés pour déclencher la sécrétion de dopamine, et donc la sensation de plaisir. Du coup, vous ressentez du plaisir « artificiellement » en consommant leurs produits.
Plus vous en consommez, plus votre organisme va vouloir aussi s’adapter sur ce point-là. Il va limiter l’activité des récepteurs de dopamine… Pour compenser, il vous faudra toujours plus de sucre.
Le sucre et la santé
Selon une étude américaine publiée dans la revue Journal of Physiology, une consommation légèrement excessive de sucres de synthèse ralentit le fonctionnement du cerveau et altère la mémoire.
Pour cette expérience, les scientifiques ont utilisé un sirop de maïs à haute teneur en fructose, très utilisé dans les sodas, les plats industriels, les condiments et la nourriture pour nourrissons. L’apprentissage des rats utilisés pour cette étude était très altéré par les surdoses de fructose.
À contrario, la consommation d’acides gras omega-3 minimisait ces dommages.
D’autres scientifiques américains ont tiré le signal d’alarme : trop de sucre est aussi toxique que trop d’alcool ! Ils demandent que des mises en gardes soient imprimées sur les aliments contenant des doses fortes de glucides, comme cela est fait pour l’alcool ou le tabac, et de surtaxer ceux-ci. Pour eux, le sucre favorise le diabète, l’hypertension, la surcharge de graisse dans le foie, les problèmes cardio-vasculaires. Selon leurs études, le sucre participerait à la mort de 35 millions de personnes chaque année dans le monde !
Attention aux produits estampillés « Light »
Non seulement la nocivité de l’aspartame reste d’actualité pour nombre de scientifiques, mais ils participent à la même dépendance que le « vrai » sucre. Ils ont peu de calories mais entretiennent cette addiction au sucré. Réduisez massivement les doses et, quand vous ne pouvez vraiment pas vous en passer, optez pour des édulcorants naturels comme le sirop d’agave ou la stevia.
Dépendance au sucre ou autre problème ?
Il y a certains cas où le besoin de sucre n’est pas lié à une dépendance mais à un autre problème psychologique, comme la boulimie (ingestion compulsive et excessive d’aliments, suivie de vomissements, de prise de laxatifs ou d’hyperactivité sportive) ou l’hyperphagie (même consommation sans l’activité compensatoire pour évacuer les aliments).
Il s’agit, dans ce cas, de consulter un spécialiste pour réparer ces désordres mentaux qui ne sont pas souvent liés à la nourriture mais à un mal plus profond.
Vous pouvez aussi « avoir besoin de sucre » car vous avez une mauvaise alimentation et cette prise de glucides vous permet de colmater, momentanément, un manque d’énergie dû à des carences alimentaires. Avant de passer à l’idée de sevrage, il s’agira, dans tous les cas, de rééquilibrer votre régime alimentaire. Enfin, vous pouvez avoir un désordre métabolique qui vous pousse à ce besoin de glucides. Votre médecin, par une analyse sanguine, pourra vérifier si c’est le cas.
Mais n’oublions pas que psyché et dépendance au sucre peuvent être très étroitement liés. La prise de sucre produit des endorphines et de la sérotonine. Ces neurotransmetteurs influent positivement notre humeur. Ils provoquent une sensation de bien-être de détente… comme la nicotine de la cigarette ou la drogue…
Cette particularité permet de masquer ses émotions, enfouir sa colère ou sa tristesse. On s’anesthésie pour ne pas y faire face. Cette attitude est néfaste à la longue car refuser ses émotions, c’est leur donner plus de pouvoir et finir par perdre le contrôle. Nombre de personnes ont du mal à gérer leurs sentiments et les enterrent avec une barre de chocolat… Savoir reconnaitre et accepter ses émotions, c’est un pas certain vers un bien-être et un meilleur amour de soi. Il en va de même avec son addiction au sucre, la reconnaitre comme telle aidera à la combattre.
Comment soigner sa dépendance au sucre ?
Ne nous leurrons pas : le sevrage du sucre est loin d’être facile si vous êtes déjà accro. Si vous ne l’êtes pas encore, n’attendez pas qu’il soit trop tard : diminuez drastiquement votre consommation de produits sucrés, surtout des sucres rapides.
Si vous ne pouvez pas vous passer de vos doses quotidiennes de barres chocolatées, soda, cappuccino, confiseries, desserts et autres « plaisirs » sucrés, il va falloir y aller plus en douceur.
Comme un gros fumeur qui veut arrêter, il vaut mieux le faire progressivement. Vous pouvez choisir d’avoir 1 SEUL aliment sucré par jour, pendant les quinze premiers jours. Puis, toujours une seule et unique gourmandise un jour sur deux… puis 2 fois par semaine.
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- Lorsque le manque est trop dur, mangez un fruit (qui contient du sucre rapide sous forme de fructose) frais ou sec. N’en abusez pas non plus. Remplacez les pâtisseries par des noix, des amandes ou des noisettes.
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- Limitez les produits laitiers, surtout les desserts lactés ou même les yaourts sucrés. Préférez un yaourt grec, ou un yaourt entier nature. Pour votre envie de chocolat, vous pouvez opter pour du chocolat bien noir, avec quelques fraises ou une banane.
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- N’achetez plus de boites de céréales sucrées, même celles – soi-disant – light comme Special K ou autres. Optez pour des flocons d’avoine, avec quelques raisins secs (peu) ou une grosse datte coupée en petit morceaux.
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- Pendant toute la période de sevrage, il vaudra mieux éviter toutes les tentations, comme les pages de publicité !
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- Pour faire face à toute addiction, il est conseillé d’être actif, de vous occuper l’esprit. Ne flânez pas dans les supermarchés et évitez les achats tentation.
- Cuisinez-vous de vrais repas plaisir dépourvus de sucres simples… Si vous avez la chance d’avoir un restaurant ou un pâtissier sans sucre près de chez vous, laissez-vous surprendre. Vous constaterez que si vous stoppez les mauvais sucres, vous retrouverez une vivacité mentale et physique car la consommation de sucre épuise votre organisme et altère vos capacités cognitives.
Après un mois sans sucre, vous retrouverez le goût pour d’autres aliments qui vous semblaient fades, camouflés par la forte présence du sucre. Vous identifiez mieux la présence de sucre. Les fortes doses de glucose tendront à vous écœurer. Vous ressentirez les limites de votre tolérance au sucre. Ces limites étaient déjà là avant mais vous ne pouviez les identifier car le besoin était plus fort que votre protection naturelle. Vous vous débarrasserez de cette ceinture abdominale dans laquelle le sucre se transformait en graisse.
Se sevrer partiellement
Les avis divergent sur la question : faut-il arrêter totalement – ou presque – les sucres rapides ? Pour des questions de santé, on pourrait répondre que oui. Mais rien n’est tout noir ou tout blanc.
Il y a tout un contexte culturel, social et personnel qui font que tout le monde ne peut se passer raisonnablement de cette poudre blanche. Mais, dans tous les cas, descendez à une dose minime et contrôlée par semaine.
Si vous vous accordez, de temps en temps, un plaisir sucré, profitez-en alors pleinement. Installez-vous confortablement. Savourez-le. Mais ne débordez pas de ces limitations que vous vous fixez d’avance.
Se passer de sucre rapide et de sucre lent ?
On peut ne plus consommer de sucre, ou bien vraiment très peu.
C’est le cas de ceux qui pratiquent le régime cétogène. Ce régime consiste à axer son alimentation en grande majorité sur les lipides. Les glucides ne composent alors plus que 2% de vos apports, 8% pour les protéines. Les 90% restant sont composés de lipides.
Les expérimentations sur le régime cétogène tendent à prouver que cette pratique aide à lutter contre le cancer, les troubles cardiovasculaires et neurologiques. Malgré les idées reçues sur la graisse, cette « diète » permet de perdre du poids et de maintenir un corps tonique.
Dernières astuces pour vous aider à vous sevrer du sucre
Le picolinate de chrome, en complément alimentaire, peut vous aider à supporter le manque de sucre. En stimulant l’action de l’insuline, il aide à combattre le besoin de glucides.
Vous pouvez aussi utiliser des huiles essentielles comme la camomille ou la litsée citronnée. Elles calment le système nerveux et vous assistent pour contrer le stress provoqué par le manque.
La méditation de pleine conscience vous aide à mieux gérer vos impulsions. Elle développe le cortex préfrontal et vous permet de prendre des décisions pesées.
Enfin, amusez-vous ! Essayez de profiter de la vie. Ne vous lamentez pas sur ce manque et ne vous renfermez pas. Faites du sport ou de la danse ! En août 2017, une équipe de chercheurs de l’Université de Madgebourg, en Allemagne, a démontré que la pratique régulière d’une activité physique comme la danse développait l’hippocampe cérébral. C’est là que, récemment, nous avons découvert qu’étaient produites des neurones tout au long de notre vie.
L’exercice physique, sous forme de danse ou de sport, améliore le flux sanguin :
il augmente la taille et le nombre des micro-vaisseaux du cerveau.
Cela permet d’apporter plus d’éléments nutritifs et d’oxygène au cerveau.
Le mal que vous avait fait le sucre sera réparé par votre nouveau régime alimentaire, une vie plus saine et plus active. Plus que cela, vous reprendrez confiance et profiterez mieux de la vie.
Vous serez en bien meilleure disposition pour combattre, si besoin, d’autres addictions, comme celles à l’alcool ou à la cigarette.